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Effigies de Fatshi et de Kabila brulées à Kolwezi: Muyej rappelle à l'ordre PPRD et UDPS

Brûler les effigies d’un chef de l’Etat est punissable. Même de n’importe, l’acte est condamnable devant la justice. C’est une mauvaise culture à bannir en RD-Congo. Tout en condamnant les actes barbares perpétrés par les militants de l’Union pour la démocratie et le progrès social -UDPS- et du Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie -PPRD-, le gouverneur de la province du Lualaba appelle les deux partis en coalition à bien encadrer leurs partisans. Dans sa réaction, Richard Muyej a promis de recevoir ce lundi dans son bureau les deux groupes pour leur tenir un langage assez fort pour qu’ils comprennent que le gouverneur de province n’est pas venu diriger des disputes entre communautés dont il connait déjà des conséquences.

Les effigies du Président de la République, Félix Antoine Tshisekedi, comme ceux de son prédécesseur Joseph Kabila ont été réduites en cendre. Les partisans de l’UPDS ont brûlé les portraits de l’ancien chef de l’Etat à Kolwezi dans la province du Lualaba. En revanche, les militants du PPRD ont aussi incendié les portraits de l’actuel chef de l’Etat. Une culture qui dépasse tout entendement. Une pratique que le gouverneur Richard Muyej a condamnée avec la dernière énergie. «C’est une honte qu’un parti politique qui se dit adhérer à la culture de la démocratie déchire les effigies du Président de la République. Qu’il s’agisse de ceux qui se sont attaqués aux effigies de l’ancien Président de la République ou de ceux qui, par vengeance, voulaient s’attaquer aux effigies de l’actuel Président de la République, c’est un coup de folie qui doit s’arrêter tout de suite parce qu’à Kolwezi, nous avons besoin de la paix», a tonné le gouverneur du Lualaba. Richard Muyej a tenu les uns et les autres à l’œil en le rappelant les conséquences d’un tel comportement. «Il ne faut pas jouer avec le feu. Ils étaient jeunes quand au début des années 90, sur base de l’incompréhension entre les communautés, a explosé ici le choc des communautés. Moi, j’étais agent à la GECAMINES et je me suis retrouvé conseiller socioculturel du gouverneur Gabriel Kyungu wa Kumwanza. J’ai géré cette situation à travers les villes de Likasi, de Kolwezi et dans une certaine mesure dans certaines communes de Lubumbashi. Il ne faut pas jouer avec le feu. Il faut que ça s’arrête très vite», a-t-il alerté. Et le gouverneur de continuer: «On s’est attaquer au symbole de notre parti, ou à notre leader à travers son portrait, on peut aller en justice. Mais on ne doit pas descendre dans la rue pour faire la même chose. Quand on fait la même chose, c’est qu’on se ressemble. Il faut éviter de faire la même chose». Dans son message, le gouverneur Muyej a invité les responsables des deux partis à éduquer civiquement leurs militants. «Le PPRD a des dirigeants politiques. L’UDPS aussi. Il faut que ceux qui se disent dirigeants encadrent leurs militants. C’est ça même le sens du civisme, de l’éducation civique. On ne crée pas un parti politique juste pour des slogans et pour faire des marches qui n’ont aucun sens», a rappelé le gouverneur du Lualaba. Pour lui, on crée un parti politique en éduquant parce qu’on se prépare à prendre le pouvoir. «Mais quand les gens prennent le pouvoir,  ils doivent comprendre tous les termes politiques. Que signifie passation pacifique et civilisée du pouvoir, il faut en connaître le contenu. Que signifie coalition, il en connaître également le contenu. Mais on n’agit pas comme ça», a martelé Richard Muyej. En tant qu’autorité provinciale, il a, dans sa communication, fermement condamné les militants de l’UDPS pour avoir pris l’initiative d’attaquer et de commettre les actes de destruction tout comme ceux du PPRD pour avoir décidé de venger. «Et je n’accepterai pas ça. Je vais les inviter lundi au bureau pour leur dire des mots assez forts pour qu’ils comprennent que je ne suis pas venu ici pour diriger des disputes puisque j’en ai gérées au début des années 90 et j’en connais des conséquences. Ce sont des choses qui ne doivent plus se répéter», a souligné Richard Muyej. Et de poursuivre: «Ils ne doivent pas jouer avec le feu. Parce qu’ils ne connaissent pas les contenus des bagarres politiques ou des disputes intercommunautaires. Très vite, on va quitter les camps des idéologies et on va se retrouver dans des camps de tribalisme, des ethnies. On n’en a pas besoin à Kolwezi ni dans l’ensemble de la province du Lualaba. Il faut que ça s’arrête».

Mwilanya: «Dans une démocratie, aucune violence n’est tolérable»

Richard Muyej a tenu à rappeler tout le monde à l’ordre parce qu’il s’est souvenu des regrettables violences survenues en 1991 et 1993 dans la province de l’ex-Katanga. Lesquelles violences ont laissé de mauvais souvenirs dans le chef de beaucoup de populations.Le coordonnateur du Front commun pour le Congo -FCC-, Néhémie Mwilanya Wilondja, a aussi, dans ses tweets, condamné les actes de barbarie enregistrés dans la province du Lualaba. «Dans une démocratie, aucune violence, quelle qu’en soit la forme et d’où qu’elle vienne, n’est tolérable», a-t-il déclaré. Le FCC, plateforme politique des valeurs, a-t-il martelé, condamne les actes répréhensibles de ces dernières 72 heures posés par les militants de différents bords. «Ses actes soulèvent bien la pertinente question de la responsabilité constitutionnelle des partis et regroupements politiques dans l’éducation civique de leurs membres», souligne-t-on au FCC. «J’en appelle à l’apaisement et au sens élevé de responsabilité de tous les répondants de la coalition», a déclaré Néhémie Mwilanya, avant de conclure: «ceci en vue de sauvegarder un climat de paix et de dialogue nécessaire à la préservation de nos acquis démocratiques».

Du côté de l’UDPS, aucune réaction chaude n’a été enregistrée jusqu’ici si ce n’est la promesse faite dimanche 10 novembre aux combattants par Augustin Kabuya, secrétaire général du parti tshisekediste. «Ce mardi 12 novembre, Jean-Marc Kabund -président ai de l’UDPS- dira oui ou non on doit poursuivre la coalition FCC-CACH. Habillez-vous en tenue blanche», a dit Kabuya faisant allusion aux actes barbares enregistrés à Kolwezi le week-end.   

Dorian KISIMBA 

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