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Gabriel Masudi rentre avec des projets de développement

Secrétaire exécutif fédéral du PPRD-France et chargé des relations publiques de l’ONG Société nouvelle RDC, Gabriel Masudi Bin-Omari est parmi les RD-Congolais de la diaspora qui répondent positivement à l’appel du Président de la République, Félix Tshisekedi. Ce compatriote de la diaspora accepte de rentrer définitivement au pays pour y travailler, après avoir passé une trentaine d’années en France. Il ramène plusieurs projets au profi de la population RD-congolaise, entre autres l’installation d’une société de broyage des véhicules usés et abandonnés dans les rues de Kinshasa. Un projet, selon lui, qui va contribuer non seulement à l’assainissement de la capitale mais aussi à la lutte contre le chômage. Au cours d’un entretien avec AfricaNews samedi 6 avril, il a soutenu qu’il y a espoir avec l’actuel Chef de l’Etat de voir le pays repartir sur de nouvelles bases. Il a ainsi appelé tous les RD-Congolais de la diaspora à faire comme lui, en acceptant de rentrer au pays pour y investir. Par ailleurs, Gabriel Masudi conseille les autorités du pays de mettre en place des conditions nécessaires pour limiter la fuite des cerveaux. «Proposer de bons salaires, de bonnes conditions de travail sur les intellectuels RD-congolais. Notez qu’au sein de la diaspora, il y a toutes les compétences. Et ces gens sont prêts à venir au pays», a-t-il indiqué. Entretien.

Vous avez passé 30 ans en France, qu’est-ce qui motive aujourd’hui votre retour au pays?

Nous avons tous suivi l’appel du nouveau Président de la République Félix Tshisekedi qui demande aux RD-Congolais vivant à l’étranger de rentrer au pays. Ma présence à Kinshasa est une réponse positive à cet appel du Président. C’est très important parce que nous devons apporter au pays ce que nous avons acquis en dehors de nos frontières. Moi,je suis déjà revenu au pays pour travailler et je veux que les autres fassent de même.

Pensez-vous qu’actuellement, il y a toutes les garanties pour investir en RD-Congo?

Il y avait même des garanties quand le Président Kabila était là, avec l’existence du guichet unique, l’Agence nationale pour la promotion des investissements –ANAPI-, le Fonds de promotion de l’industrie -FPI. Ce n’est pas Fatshi qui a amené ça. Et il y a beaucoup de RD-Congolais de la diaspora qui sont venus investir au pays pendant cette période. Comme il y a eu l’élection de Félix Tshisekedi, nous devons renforcer et consolider l’initiative de voir la diaspora rentrer au pays pour y travailler parce que c’est ici qu’il y a du travail. L’Europe est déjà construite, mais la RD-Congo a besoin d’être construite par ses filles et fils.

Croyez-vous donc en la personne de Félix Tshisekedi?

Il faut toujours vivre dans l’espoir. Vous savez, l’espoir de voir que le pays avait déjà décollé avec Joseph Kabila. Nous souhaitons que Félix Tshisekedi, l’actuel Président de la République, à qui nous souhaitons un bon rendement, une meilleure présidence qui avancera notre pays, continue sur la lancée de conduire la Républiquedans la bonne direction. Je suis de la diaspora positive, je crois au développement de la RD-Congo avec le Président Félix Tshisekedi.

Comment jugez-vous jusque-là l’action du Chef de l’Etat par rapport à son programme d’urgence de 100 premiers jours?

L’action du Chef de l’Etat Félix Tshisekedi va dans la positivité, même s’il n’a pas encore atteint ses 100 jours. Je suis séduit par la façon dont il commence à faire valoir ses compétences en tant que Président de la République. C’est déjà un espoir pour le peuple RD-congolais. Il a lancé des travaux de réhabilitation de certaines routes qui étaient délabrées à Kinshasa. Le résultat est déjà là. Voire l’assainissement de la capitale.Il est aussi en train de consolider les relations avec d’autres pays partenaires. Ce qui est une bonne chose dans le cadre de la coopération. Je crois que nous devons lui faire confiance et surtout lui donner du temps.

Vous êtes cadre du PPRD, on parle de beaucoup de cas de violations des droits de l’homme, de détournements des deniers publics, de la corruption sous le régime de l’ancien Président Joseph Kabila. Que suggérez-vous à Félix Tshiskedi, lui qui prône un état de droit?

Je suis un homme factuel. Si on me dit quelque chose, je dois vérifier la traçabilité. C’est vrai, la corruption est un mal qu’il faut absolument combattre. Ceux qui sont au gouvernement doivent s’y mettre. Je vois d’un bon œil la réduction sensible de la corruption un jour dans notre pays; surtout que l’actuel Président de la République vient d’un grand parti de l’opposition qui milite depuis des années en faveur d’un état de droit. Pour y arriver, l’Etat doit punir constamment les corrupteurs et les corrompus car tous deux sont dans le même bain du mal qui ronge notre société. Mais le Président ne travaille pas seul. Voilà pourquoi j’interpelle le ministre de la Justice et garde des sceaux qui doit éviter trop de tolérance dans la matière de corruption et détournement des deniers publics.

Vous avez parcouru beaucoup de pays de l’Occident. Quels sont, selon vous, les secteurs clés dans lesquels on peut investir pour booster le développement du pays?

Il y a beaucoup de secteurs susceptibles de booster le développement de notre pays. A mon avis, il faut d’abord investir dans le social de la population. Le social c’est la base de toute une vie d’une nation. Quand quelqu’un se lève le matin, il doit être sûr qu’il va prendre son café avant d’aller au travail. Chaque citoyen doit être rassuré de manger, de se promener, de se divertir, de travailler, etc. C’est ce que le gouvernement antérieur n’a pas pu réussir. Je crois qu’avec le nouveau président de la République, tout ceci va se réaliser. Il faut chercher une autre façon de faire vivre sa population afin d’éviter beaucoup de fléaux sociaux notamment le banditisme urbain communément appelé Kuluna. Il faut qu’avec l’appui du gouvernement, qu’on arrive à encadrer la jeunesse surtout désœuvrée, à travers divers projets. On doit aussi relever le niveau de l’économie nationale. C’est très important pour la force d’une nation. Et le reste va suivre.

Et que comptez-vous faire exactement comme travail ici en RD-Congo?

Moi, j’ai des projets pour mon pays. Notamment l’installation d’une société de broyage des véhicules. Ce projet va conduire à l’assainissement de l’environnement de la ville de Kinshasa. J’ai d’autres projets politiques aussi.

Comment va se faire le travail sur le terrain par rapport au projet de broyage de véhicules?

Il faut d’abord retenir que c’est un projet que j’ai conçu depuis longtemps. J’ai jugé utile de le matérialiser maintenant comme j’ai décidé de rentrer définitivement au pays. En clair, nous allons faire le broyage des véhicules déjà usés et abandonnés dans les rues de Kinshasa. On va les conduire au site pour le broyer. Puis, acheminer ces produits vers la fonderie pour en fabriquer des barres de fer. Il y aura aussi la vente des pièces d’occasion; nous allons former une main d’ouvre locale pour la vente des pièces neuves et des véhicules neufs. Actuellement, nous sommes en train de chercher un site où installer la société. C’est une entreprise qui est, pour moi, une façon d’aider mon pays dans la lutte contre le chômage.

Ça fait mieux de vivre à l’étranger?

Vivre chez soi, c’est mieux cher ami. C’est beaucoup mieux de vitre dans son pays parce qu’on se sent chez lui. Mais, il faut travailler même quand on est dans son pays. J’interpelle à ce sujet les jeunes de la RD-Congo qui croisent les bras, attendant que la manne leur vienne d’ailleurs. Je pense qu’il y a du travail en RD-Congo dans la mesure où on peut toujours trouver quelque chose à faire dans ce pays.

Que conseillez-vous aux autorités du pays pour limiter la fuite des cerveaux vers l’étranger?

Je voudrais m’adresser d’abord à mes frères et sœurs qui sont en dehors de notre pays. Au lieu d’aller s’installer ailleurs, c’est mieux de rester au pays pour mettre sa matière crise au profit de son pays. Réfléchir sur comment développer la RD-Congo.A son tour, le gouvernement doit mettre en place des conditions voulues pour ne plus inciter les compatriotes de quitter le pays. Proposer de bons salaires, de bonnes conditions de travail sur les intellectuels RD-congolais. Sachez qu’au sein de la diaspora, il y a toutes les compétences. Et ces gens sont prêts à venir au pays.

Un mot de la fin.

Je demande à mes compatriotes de la diaspora de prendre mon exemple en acceptant de rentrer au pays pour y travailler.  Il est grand temps pour que chacun mette la main dans la pâte pour développer notre pays. Par ailleurs, je condamne le fait de propager des insultes dans des réseaux sociaux à l’endroit des autorités et des institutions de notre pays. Nous ne pouvons plus vivre dans cette société-là.

Propos recueillis par Olitho KAHUNGU

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