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Pour lutter efficacement contre le paludisme, COSAP invite le Chef de l’Etat à l’assainissement de l’environnement

En marge de la célébration de la Journée mondiale de lutte contre le paludisme, le Collectif des organisations de la Société civile pour la santé et la lutte contre le paludisme -COSAP- a organisé, jeudi 25 avril 2019, une conférence de presse. Au cours de cette activité, Elodie Muwigira, présidente de COSAP, a précisé que, pour lutter contre le paludisme, tous les acteurs doivent se focaliser sur un seul problème qui est  l’assainissement de l’environnement vue que l’anophèle vit dans la saleté. Par ailleurs, elle invite le Chef de l’Etat Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo de ne pas totalement se fier aux méthodes ou mécanismes classiques ou traditionnels de lutte contre le paludisme mais de s’attaquer au vrai problème: l’assainissement de l’environnement ainsi que le leadership et la bonne gouvernance.

«Pour lutter contre le paludisme, un seul problème doit être posé et sur lequel tous les acteurs doivent se focaliser: c’est l’hygiène ou l’assainissement de notre environnement», a souligné Elodie Muwigira, présidente de COSAP, à l’occasion de la commémoration de la Journée mondiale de lutte contre le paludisme. Elle a en outre signalé que cette lutte nécessite l’engagement de tout citoyen RD-congolais, du gouvernement et des partenaires. Selon elle, la problématique en soi de l’assainissement repose sur la gestion des déchets ménagers et beaucoup des pays sont en voie d’éradiquer définitivement le paludisme parce qu’ils se sont attaqués au vrai problème. «L’Etat doit prendre des mesures pour aider la population à évacuer les déchets. Il doit également prendre le leadership de la lutte contre le paludisme, car jusque-là la population  finance à près de 80% la lutte contre cette maladie parce que quand cette dernière se rende  à l’hôpital, paie tous les frais», a-t-elle interpellé, tout en invitant la population à se sentir comme acteur principal de lutte contre le paludisme et exiger la recevabilité, la traçabilité et la bonne gouvernance dans ce secteur. «Nous allons suivre des discours grandioses, des évaluations à l’occasion de cette journée mais malheureusement basés sur les fausses données. Le COSAP a initié les démarches pour démanteler le réseau sur la vente des moustiquaires imprégnés d’insecticide et cette situation démontre qu’il y a  un problème de bonne gouvernance dans le secteur de la lutte contre le paludisme», a-t-elle expliqué. Elodie Muwigira a également invité le Président de la République Félix Tshisekedi à ne pas être distrait par les méthodes ou mécanismes classiques ou traditionnels de lutte plutôt de s’attaquer au vrai problème, qui est l’assainissement de l’environnement, du leadership et de la bonne gouvernance. «Lorsque vous vous interrogez sur les millions qui rentrent dans le financement du paludisme et vous regardez à quel niveau le RD-Congolais moyen se retrouve dans ce financement, on ne sait pas voir l’impact et les efforts que tous les acteurs mènent autour de cette lutte», a-t-elle renseigné. Elle a signifié également que la RD-Congo est le deuxième pays à être touché par le paludisme après le Nigeria.

Pour elle, derrière tout ça, il y a un business important et ceux qui le font, souhaitent que la situation ne change pas, dans l’entre-temps, la population continue à souffrir. Elle a affirmé que cette problématique touche même l’économie du pays parce que les investisseurs demandent et insistent également sur les conditions d’hygiène. Par ailleurs, Muwigira a confirmé avoir saisi le ministère de la Santé publique sur l’alerte lancée par les bailleurs principaux du secteur de la lutte contre le palu, par rapport au soupçon sur une marque des moustiquaires Dawa qui ne sont pas suffisamment dosées d’insecticide, dont un lot était destiné à la campagne. Le ministère de la Santé a promis d’envoyer un échantillon à l’UNIKIN et INRB pour les recherches et analyses approfondies afin de déterminer le dosage. Le COSAP a promis de déposer un memo auprès du Chef de l’Etat pour qu’un autre échantillon soit envoyé dans d’autres pays.

Mymye MANDA

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