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Patrice Kitebi fait le ménage au FPI

AfricaNews avait alerté, dans sa publication du 31 août 2016, contre une sorte de népotisme au sein du Fonds de promotion de l’industrie -FPI- sous le règne de Constantin Mbengele, faisant part d’une entreprise publique embourbée dans un scandale d’embauche des membres d’une même lignée consanguine et élargie. Selon les résultats d’une enquête menée par des travailleurs du FPI longtemps indignés et parvenus à l’époque à notre rédaction,  des noms, matricules, degrés de filiation ou natures des rapports, postes d’affectation ou frasques des membres de la famille biologique et élargie ainsi que de la belle-famille de l’ancien DG ont été embauchés au FPI. Ces enquêteurs ont pu dresser une liste de 64 personnes présentées comme des proches réels ou supposés de Mbengele, tous placés à des postes stratégiques. Plus de 2 ans après, conscientes de toutes ces bourdes, les nouvelles autorités du FPI sous la direction de Patrice Kitebi, ont été contraintes de remettre de l’ordre dans la boutique. Respectant scrupuleusement  les recommandations contenues dans la feuille de route pluriannuelle ressortie de l’atelier sur les états des lieux du FPI organisé en décembre 2016, Kitebi a entrepris le ménage au sein de son entreprise. Une quarantaine d’agents et cadres ayant bénéficié de grâces fantaisistes venaient d’être rétrogradés. Et la direction générale du FPI venait aussi de promouvoir une vingtaine d’agents dont les grades et promotions ont été irrégulièrement et sentimentalement bloqués durant des années.
La purge initiée par la direction générale du Fonds de promotion de l’industrie-FPI- est certes fondée sur des critères objectifs et professionnels qui n’ont rien à avoir avec les pratiques décriés par le passé, dont AfricaNews avait fait part en 2016. Kitebi et ses collaborateurs ont choisi de remettre de l’ordre dans la boutique, en appliquant scrupuleusement toutes les recommandations contenues dans la feuille de route pluriannuelle ressortie de l’atelier sur les états des lieux du FPI organisé au centre de Kinshasa du 26 au 29 décembre 2016. Parmi les thématiques qui avaient défrayé la chronique, figurent l’éthique et la bonne gouvernance. Ici, les participants avaient dénoncé des pratiques telles que la corruption, les rétro-commissions, les projets fictifs avec la complicité d’une coterie et des multiples commissionnaires en prêts de tous bords soutenus de l’intérieur de l’entreprise. Les agents et cadres avaient également décrié le clientélisme, le clanisme, le tribalisme, le népotisme, le favoritisme. Cela, au mépris total de l’ordonnance Loi portant éthique et bonne conduite de l’agent public de l’Etat. Toutes ces pratiques de l’ancien comité de gestion du FPI ont conduit quelques travailleurs longtemps indignés à mener une enquête fouillée, ayant abouti à des conclusions selon lesquelles le FPI s’était embourbé dans un scandale d’embauche des membres d’une même lignée consanguine et élargie. Ils ont fait état de «noms, matricules, degrés de filiation ou natures des rapports, postes d’affectation ou frasques des membres de la famille biologique et élargie ainsi que de la belle-famille avaient été embauchés au FPI». Ces enquêteurs ont dressé une liste de 64 personnes présentées comme des proches réels ou supposés de l’ancien DG Mbengele, tous placés à des postes stratégiques. «Presque tous ont également bénéficié d’une ascension météorique, grandement facilitée par la grande influence de Mbengele au sein de l’appareil de l’Etat. Un stupéfiant acte de népotisme», témoignait un cadre du FPI.
Kitebi contraint de remettre le train sur le rail
Réputé comme un homme de rigueur, incarnant la discipline dans le travail, Patrice Kitebi a choisi de mener des actions dans le sens d’amener le FPI à une échelle hautement élevée. Et face à la pression des agents opprimés et restés dans l’inertie totale à crier l’injustice, l’iniquité et le favoritisme érigés en mode de gestion au sein de cet établissement public de l’Etat RD-congolais, plus de 2 ans après, les nouvelles autorités du FPI ont commencé par démasquer et licencier des agents faussaires qui ont été pris avec des pièces universitaires enjolivées ou des CV truqués, cette supercherie a été découverte après le rapport sanctionnant l’enquête ouverte à cet effet. En dehors de ces licenciements pour faux diplômes dûment autorisés par le Conseil d’administration, quelques agents ont perdu leur emploi pour cause d’indiscipline. «Cette action disciplinaire visait à extraire de l’entreprise des agents qui prestaient allègrement dans l’illégalité et contribuaient à l’alourdissement des charges», a-t-on expliqué.
D’autres encore, ont été remis à leurs justes grades et aux postes correspondants, quelque peu à leurs diplômes et niveaux, etc. Selon des analystes, cette démarche a le mérite de reconsidérer les enjambements des grades et les montées en grade non justifiés. Ce n’est pas tout. Déterminée à mettre la méritocratie au centre de l’action, la direction générale du FPI vient de procéder à la rétrogradation d’une quarantaine d’agents et cadres ayant bénéficié de grâces fantaisistes.
Nos sources renseignent que la direction générale du FPI venait également de promouvoir une vingtaine d’employés dont les grades et promotions ont été irrégulièrement et sentimentalement bloqués durant des années. Visiblement, tout bon observateur comprend que l’action entreprise par Patrice Kitebi vaut son pesant d’or dans la mesure où elle reste fondée sur des critères objectifs et professionnels qui n’ont rien à avoir avec les pratiques de triste mémoire ayant caractérisé le mode de gestion de l’ancien Directeur général du FPI.

Olitho KAHUNGU

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