Dossier à la UneNation

Le Pasteur Ekofo et sa famille aux Etats-Unis

Le pasteur de l’Eglise du Christ au Congo -ECC-, François-David Ekofo Bonyeku, n’est pas porté disparu. Il a plutôt quitté la RD-Congo par la petite porte. La MONUSCO a confirmé que le révérend Ekofo a voyagé samedi 3 février 2018 à bord d’un de ses avions de Kinshasa à Entebbe, en Ouganda, sur demande de l’intéressé. Cette précision a été apportée par la porte-parole de la Mission onusienne à «Radio Okapi» jeudi 8 février 2018, à la suite des informations faisant état de la disparition de ce pasteur protestant. Cette nouvelle a été également confirmée par l’ECC, le même jeudi. Selon plusieurs sources internes, le Révérend Ekofo a quitté samedi 3 février la RD-Congo pour les Etats-Unis. Selon des sources proches de lui, au sein de l’Eglise du Christ au Congo, il craignait pour sa sécurité. «Il est parti sans informer le recteur de l’UPC, où il est professeur de Théologie, ni le président de l’ECC, Monseigneur Bokundowa», ont confié ses proches.
«Il est vrai que la MONUSCO a délivré un titre de transport au pasteur pour un vol entre Kinshasa et Entebbe, sur un vol régulier de samedi dernier», a affirmé la porte-parole de la MONUSCO, Florence Marchal, ignorant toutefois sa destination. «Le fait de délivrer ce titre de transport n’implique pas que nous soyons au courant de la suite du voyage du pasteur», a-t-elle souligné. Florence Marchal a clairement précisé qu’il s’agissait d’une procédure tout à fait normale. «Ce n’est pas un cas exceptionnel. Entre 10 et 30% de passagers des vols quotidiens de la MONUSCO sont des personnes, des passagers qui ne sont pas de personnels des Nations unies… Nous avons délivré un titre de transport entre Kinshasa et Entebbe sur la base de la demande du pasteur», a-t-elle expliqué.
Cette information a été également confirmée par l’ECC, le même jeudi 8 février 2018. Néanmoins, dans un communiqué publié mercredi 7 février 2018 à Kinshasa, le président de l’Eglise du Christ au Congo disait être sans nouvelles de son pasteur Ekofo depuis le dimanche 4 février 2018. Dans le communiqué, la présidence nationale de l’ECC a prié les autorités RD-congolaises de ne pouvoir ménager aucun effort pour informer l’Eglise de sa situation. Elle a également demandé à tous les fidèles protestants de prier pour le pasteur François David Ekofo et pour la paix en RD-Congo.
François-David Ekofo craint pour sa sécurité
Selon «rfi.fr», le Révérend Ekofo a quitté, avec toute sa famille, samedi 3 février la RD-Congo pour les Etats-Unis précisément à Charlotte en Caroline du Nord. Selon des sources proches du doyen de la faculté de Théologie à l’UPC, il craignait pour sa sécurité. A AfricaNews, des proches ont précisé qu’il est parti sans en informer le recteur de l’UPC, où il est professeur de Théologie, ni le président de l’ECC, Mgr Bokundowa.
La Fédération protestante de France avait précédemment fait part, dans un communiqué, de son inquiétude pour les chrétiens RD-congolais. «Celui qui a pris la parole, pour l’Eglise du Christ au Congo devant les autorités, le pasteur François David Ekofo, a effectivement exprimé librement un certain nombre d’affirmations concernant la nécessité de la démocratie, de la liberté, etc. Des pressions, des tracasseries, des actes qui remettent en cause la liberté d’expression des églises… C’est une situation qui n’est pas normale. Je dis des églises, parce qu’il s’agit de l’ensemble des églises protestantes, mais surtout des églises catholiques. Tout le monde est concerné dans ce pays, c’est un ensemble», avait alors dit François Clavairoly, pasteur, président de la Fédération protestante de France.
Le Révérend Ekofo Bonyeku, officiant du culte célébré à l’occasion de la commémoration du 17ème anniversaire de l’assassinat de Laurent-Désiré Kabila, le 16 février, est devenu célèbre pour avoir appelé les dirigeants de la RD-Congo à restaurer l’autorité de l’Etat sur l’ensemble du pays. Il a appelé les dirigeants RD-congolais au véritable nationalisme et à se mobiliser pour léguer à la génération future un pays où l’Etat existe réellement. Depuis cette prédication, ses proches affirmaient que sa sécurité était menacée.

Christian BUTSILA

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