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PALU: Mis sous pression, Mayobo démissionne

Après un rendez-vous manqué avec le patriarche Antoine Gizenga Fundji, secrétaire général du PALU lundi 19 mars 2018 en sa résidence du Mont Fleuri, c’est ce mardi 20 mars que Godefroid Mayobo, secrétaire permanent adjoint chargé des questions électorales, a remis sa démission au nouveau secrétaire permanent -SP- Wolf Kimasa au siège du parti à Kinshasa Matete. Les raisons officielles évoquées de ce départ inattendu sont d’ordre de convenance personnelle selon le concerné. Troublant pour celui qui a toujours été considéré comme l’un des fidèles disciples de Gizenga, qui a tout de même fait savoir qu’il reste au PALU comme simple militant.
Mais dans les milieux du parti gizengiste, il se raconte que Mayobo a été contraint à la démission par la base qui n’a pas voulu de lui comme secrétaire permanent adjoint chargé des questions électorales. Motif: «son mauvais casting des candidats députés en 2011 sanctionné par la mauvaise performance. La base n’a pas digéré que le PALU ait produit 17 députés en 2011 contre 32 députés nationaux en 2006». Mais les proches de Mayobo indiquent que la débâcle du PALU en 2011 n’est pas à imputer à Mayobo quand on sait dans quelles conditions les législatives nationales ont été organisées par la CENI et les résultats publiés.
Professeur d’université, Godefroid Mayobo, n’est pas à présenter. C’est l’une des têtes pensantes et agissantes du parti et l’un des fidèles cadres de Gizenga. Il a été à toutes les négociations politiques jusqu’en Afrique du Sud au Dialogue intercongolais pour le compte de son parti. Pendant le régime 1+4, il est nommé ministre près le Premier ministre, fonction qu’il exercera jusqu’à la démission de Gizenga de la Primature pour des raisons liées à l’âge avancé du patriarche. Puis, il est désigné secrétaire permanent et porte-parole du PALU jusqu’à son remplacement par Marie-Laure Kawanda, ancien ministre des Transports et Voies de communication.
Comme Godefroid Mayobo, le nouveau secrétaire permanent Wolf Kimasa n’est pas non plus dans de bonnes grâces de la base qui le considère comme un mauvais général pour avoir été défait aux législatives nationales de 2006 et 2011. On se demande si l’ancien cadre d’une Société brassicole de la place, passé par la prison pendant qu’il était mandataire à l’Office congolais de contrôle -OCC-, est aujourd’hui capable d’opérer un miracle électoral.

Tino MABADA

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