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Meurtre de Dechade Kapangala: Le Général Kasongo visé par une plainte

En dépit des enquêtes en cours menées par une Commission spéciale mise en place par la ministre RD-congolaise des Droits humains, Marie-Ange Mushobekwa, à laquelle prennent part les membres de la Société civile, certaines familles, dont leurs membres ont trouvé la mort lors des marches convoquées par le Comité laïc de coordination -CLC- de l’Eglise catholique le 31 décembre 2017 et le 21 janvier 2018, ont levé l’option de saisir la justice RD-congolaise. Notamment, la famille de l’aspirante Thérèse Dechade Kapangala Mwanza. Cette dernière a déposé une plainte contre le Général Sylvano Kasongo et les éléments de la Police nationale congolaise -PNC- sous son commandement pour l’assassinat de sa fille Dechade Kapangala en date du 21 janvier 2018 lors de la dispersion de la marche du CLC à Kinshasa.
La justice RD-congolaise est mise à l’épreuve. Une plainte vient d’être déposée dans les instances judiciaires par la famille de Dechade Kapangala. Elle est adressée au Procureur général de la République et à l’Auditeur général des FARDC. Elle vise le Général Sylvano Kasongo et les éléments de la Police nationale congolaise -PNC- sous son commandement pour l’assassinat de Dechade Kapangala en date du 21 janvier 2018.
«En effet, en date du dimanche 21 janvier 2018, feu Thérèse Dechade Kapangala Mwanza, aspirante à la vie religieuse chez les Sœurs de la Sainte Famille de Bergame, née le 09 septembre 1993, donc âgée de 24 ans, résidant sur l’avenue Matadi-Mayo n°30 dans la commune de Kintambo, s’est rendue à la Paroisse Saint François de Sales pour participer à la messe comme dans ses habitudes chrétiennes, son engagement à l’Eglise et aux activités paroissiales étant témoigné par les différents fidèles», peut-on lire dans la plainte.
Ce document de trois pages note qu’à cette date, à la sortie de la messe, aux environs de 9 heures, les éléments de la PNC, sous les ordres du Général Sylvano Kasongo, avaient commencé à lancer des gaz lacrymogènes pour réprimer les chrétiens qui voulaient répondre à l’appel à la marche lancé par le Comité laïc de coordination -CLC. «Ces chrétiens, accompagnés de leurs pasteurs, n’avaient pas pu faire 20 mètres de marche à cause des rafales des gaz lacrymogènes et s’étaient repliés dans l’enceinte de la susdite église pour leur sécurité. Ils n’avaient en main que les crucifix, les chapelets et les rameaux, tout en exécutant des chants en l’honneur de la Vierge Marie», explique la plainte.
Et de poursuivre: «Se trouvant dans l’enceinte de la paroisse Saint François de Sales où ils se croyaient en sécurité à l’abri des poursuites des éléments de la Police après que la grille d’entrée a été fermée, les éléments de la Police sous le commandement du Général Sylvano Kasongo avaient parqué leur véhicule juste devant la grille et un élément de la Police était monté sur ledit véhicule pour avoir accès à la vue de l’intérieur de la concession de la paroisse. Y ayant eu accès, une voix semblable à celle d’une femme avait ordonné: Tirez, et l’élément de la police armé qui était monté sur le véhicule avait commencé à tirer à balles réelles sur les chrétiens repliés dans l’enceinte de la paroisse et ce, en rafale atteignant mortellement notre fille et sœur Thérèse-Dechade Kapangala Mwanza».
Et encore: «C’est, en effet, dans ces circonstances de temps et de lieu qu’une balle ciblée avait touché la victime, l’aspirante Thérèse-Dechade Kapangala, la transperçant la cote droite touchant le cœur et sortant par le bras gauche. La victime était tombée sur place, et avait rendu l’âme, pendant que les autres chrétiens, en vain, tentaient de la sauver, notamment le Docteur Dondji qui était sur place. Il est d’un intérêt d’insister sur le fait que la balle avait atteint la victime dans l’enceinte de la concession paroissiale, devant la porte d’entrée de l’Eglise. L’activité criminelle à laquelle s’était adonnée la bande à Sylvano Kasongo a laissé des impacts de balles réelles encore visibles sur le mur de la paroisse». La famille a une seule demande: «Au vu des circonstances de l’assassinat de notre fille et des menaces qui continuent à peser sur la famille, nous demandons à votre office de mener une enquête pour élucider les raisons qui ont poussé le Général Sylvano Kasongo à envoyer ses éléments tuer notre fille et sœur, identifier le donneur d’ordre et l’exécutant de cet assassinat aux apparences de crime contre l’humanité parce que perpétré dans un lieu protégé par les conventions de Genève, à savoir, dans l’espèce, l’Eglise», sollicite la plainte.  La saisine de la justice par la famille Kapangala intervient au moment où une commission d’enquête est mise en place par la ministre RD-congolaise des Droits humains pour enquêter sur les victimes du 31 décembre 2017 et 21 janvier 2018 lors de la dispersion de la marche pacifique des chrétiens par la police. En fac-similé, la plainte de la famille de Dechade Kapangala.
 

Octave MUKENDI

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