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L’ONU déploie son premier drone à Goma

Hervé Ladsous, le chef des opérations des Nations Unies en RDC pose devant un drone juste avant son tout premier vol à Goma
Hervé Ladsous, le chef des opérations des Nations Unies en RDC pose devant un drone juste avant son tout premier vol à Goma
Cet avion sans pilote a pour mission principal de surveiller les groupes armés qui opèrent dans l’Est de la RD-Congo et déstabilisent toute la région des Grands Lacs par des rébellions sanglantes en violation grave des droits humains commettant ainsi des crimes de guerre et crimes contre l’humanité
C’est parti. L’Organisation des Nations unies -ONU- a officiellement déployé son premier drone hier mardi 03 décembre 2013 à Goma, capitale provinciale du Nord-Kivu dans l’Est de la RD-Congo. L’objectif visé est de surveiller tous les groupes armés qui sévissent dans cette partie de la République et ce, conformément aux engagements pris dans l’Accord-cadre d’Addis-Abeba.
C’est la toute première fois qu’une mission de l’ONU utilise un tel engin en RD-Congo. Pour neutraliser ces groupes armés, les Nations unies ont renforcé l’effectif des Casques bleus déployés à travers la Mission de l’Organisation des Nations unies pour la stabilisation du Congo -MONUSCO. Notamment en dotant cette dernière d’une Brigade d’intervention chargée de passer à l’action à chaque fois que la situation sur le terrain l’exigerait. Cette brigade a appuyé les FARDC dans le démantèlement des rebelles du M23. Elle est désormais dotée des drones pour son efficacité sur le terrain. Ceci est un signal fort donné aux seigneurs de guerre qui doivent vite se rendre et intégrer le processus de désarmement.  
La MONUSCO dispose de deux drones. L’un de cet appareil sans pilote est entré en action ce mardi 03 décembre 2013. C’est vers 12h00 précises, heure de Goma, soit 10 heures en temps universel, que le premier drone de l’ONU a décollé de l’aéroport de Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu. Objectif: surveiller les groupes armés qui opèrent dans l’Est de la RD-Congo et surtout surveiller la frontière entre la RD-Congo et le Rwanda d’où viennent les hommes armés qui sévissent sur le sol RD-congolais.
«Ces groupes, rapporte un habitant du Nord-Kivu, commettent des tueries, assassinats aveugles, viols et violences sur les populations civiles dans l’impunité. Tout doit être fait pour qu’ils répondent de leurs actes devant la justice nationale pour les uns et internationale, pour les autres».
Le lancement de ce drone est intervenu en présence d’Hervé Ladsous, chef des opérations de maintien de la paix de l’ONU et de plusieurs autorités RD-congolaises dont Richard Muyej Mangez Mans, ministre de l’Intérieur. Dès son déploiement dans les airs, ce drone, fabriqué par une entreprise italienne, a survolé la ville stratégique et volcanique de Goma. C’est pour la première fois que la mission onusienne recourt à l’usage de drone en RD-Congo.
«Ces drones, plus efficaces que les hélicoptères, peuvent voler de jour comme de nuit durant de longue période en toute discrétion et à moindre coût et toutes les images qu’ils prendront seront analysés en temps réels par l’ONU», affirme-t-on à la MONUSCO. Ils ont un avantage: leur survol de l’espace aérien permettra de surveiller non seulement les déplacements des troupes dans le grand Kivu et la frontière entre la RD-Congo et le Rwanda, mais aussi le mouvement des civils.
A l’occasion du lancement de ces engins, l’ONU a affirmé qu’elle va s’attaquer aux groupes rebelles opérant dans l’Est de la RD-Congo, ayant en appui les drones de reconnaissance dont elles disposent désormais et environ 20.000 Casques bleus déployés. Ce vol inaugural a été un succès pour l’ONU.  «Ces drones vont nous donner une information précise utilisable tout de suite en temps réel sur le plan tactique», a indiqué Ladsous.
Une autonomie de vol d’à peu près dix heures
Selon l’AFP, la MONUSCO doit se doter, au finish, de cinq drones fabriqués par Selex ES, filiale du groupe italien d’aéronautique et de défense Finmeccanica, et compte être en mesure d’assurer à partir du mois de mars une surveillance aérienne 24 heures sur 24. Pour sa part, Carlos Alberto dos Santos Cruz, général de corps d’armée brésilien et chef de la force militaire de la MONUSCO, a souligné que les drones ont une autonomie de vol d’à peu près dix heures. Ce sont des appareils conçus pour évoluer entre 2.000 et 3.000 mètres d’altitude, et ont un rayon d’action de 200 kilomètres environ.
Le déploiement des drones intervient après la défaite infligée aux rebelles du M23 par les FARDC appuyées par les Casques bleus. Le M23 était la force négative la plus redoutable car cette rébellion était armée par le Rwanda et l’Ouganda qui lui fournissaient armes, minutions et hommes des troupes. Avec ce geste, l’ONU est déterminée à ramener la paix en RD-Congo et partout dans la région des Grands Lacs.
Octave MUKENDI

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