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José Makila réécrit l'histoire à Banana

La compagnie des Emirats arabes unis Dubaï Ports World devrait investir 1,2 milliard d’euros dans la construction d’un port en eaux profondes à Banana, le long de l’étroite mais l’unique  ouverture maritime sur l’Océan atlantique de la République Démocratique du Congo. Le Conseil des ministres a approuvé ce projet le 20 mars et le vice-premier ministre en charge des Transports et voies de communication José Makila Sumanda l’a annoncé à la presse un jour après.   
Le vice-Premier ministre et ministre des Transports et voies de communication, José Makila Sumanda, a présenté mercredi 21 mars à la presse le projet de construction du port en eaux profondes à Banana, sur la côte de l’océan Atlantique, dans la province du Kongo Central. Ce projet a été approuvé par le gouvernement et le décret fixant les sites industriels du domaine franc de Moanda-Banana été pris à l’issue du Conseil des ministres le mardi 20 mars.
Si le rêve de construction d’un port en eaux profondes à Banana a germé en 1863, il a fallu attendre 165 ans après et l’avènement à la tête du ministère des Transports d’un vrai bagarreur pour pouvoir entreprendre le début de sa concrétisation avec le concours de Dubaï Ports World. La compagnie des Emirats arabes unis devrait investir 1,2 milliard d’euros dans la construction d’un port en eaux profondes à Banana, le long de l’étroite mais unique  ouverture maritime d’une quarantaine de kilomètres sur l’Océan atlantique de la République Démocratique du Congo. L’accord signé à cet effet prévoit une période de six mois de préparation, avant de commencer les travaux de construction.
José Makila a laissé entendre que la RD-Congo disposera d’un port d’une longueur de 1600 mètres avec 5 quais et d’un tirant d’eau de 15,5 m de profondeur. Sa construction relève de la souveraineté de l’Etat et s’effectuera en quatre phases durant 36 mois au minimum. En plus de la première zone logistique d’une valeur de 25 millions d’euros, la première phase se soldera pas l’érection de deux quais de 400 et 200 mètres qui recevront à la fois un bateau de 390 mètres avec 1200 containers équivalents 20 pieds et un autre navire de 200 mètres. Suivront les constructions progressives d’un troisième quai de 200 mètres, d’une quatrième quai de 400 mètres et d’un cinquième quai de 400 mètres.
Le VPM en charge des Transports a expliqué que la RD-Congo a établi un partenariat public-privé avec Dubaï Port World, une société des Emirats Arabes Unis. Des questions fusent sur les raisons ayant dicté ce choix. Réponse de Makila: «Le gouvernement se devait de chercher un partenaire fiable, disposant de la capacité financière pour réaliser toutes les étapes de ce projet, conformément à la loi».
Impacts économique et social sur la population
De l’avis du VPM, DP World, troisième plus grand opérateur mondial de terminaux conteneurs présent dans le monde, et en charge de plus de 60 terminaux, présente les atouts nécessaires. «Il est un opérateur indépendant non affilié à une compagnie maritime; ce qui permettrait au port de Banana d’être utilisé par la majorité des compagnies maritimes mondiales. Il est parmi les compagnies qui ont une approche logistiques globale qui correspond exactement à notre vision de développement du secteur logistique… Le projet présenté par DP World est cohérent et intègre aussi une zone industrielle et logistique pour une valeur supérieure à un milliard de dollars américains; le projet présenté par DP World a déjà fait ses preuves dans plusieurs pays, notamment l’Australie, les Emirats Arabes Unis, le Royaume Uni et le Sénégal».
Une convention de collaboration devrait être signée entre les deux parties où l’Etat de la RD-Congo aura 30% de participation qui ne seront pas dilués au capital social. En ce qui concerne la gestion du port, l’Etat dirigera le conseil d’administration et aura le poste de directeur général adjoint.
Selon Makila, ce projet aura des impacts économique et social sur la population de la RD-Congo. «L’augmentation des flux des navires essentiellement ceux de gros tonnage, l’incidence sur le volume de trafic, le chiffre d’affaires du port; la promotion du transport des marchandises par containers; la création d’emplois directs environ 5.000 notamment par la construction de la zone industrielle et logistique autour du port; l’amélioration de la compétitivité de l’économie par la réduction des coûts de transports dans les ports maritimes», a expliqué José Makila. Ce projet est une mise en concession de trente ans avec possibilité de renouvellement de 20 ans après évaluation concluante, a précisé le vice-premier ministre.

Tino MABADA

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