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Fridolin Ambongo, le prochain Cardinal

Mgr Fridolin Ambongo, nommé le 22 novembre 2004, a été sacré le 6 mars 2005 comme évêque du diocèse de Bokungu-Ikela dans l’Equateur. Professeur de Théologie morale aux Facultés catholiques de Kinshasa, il a été président de l’Ordre des frères mineurs Capucins et président national de l’Association des supérieurs majeurs -Asuma- du Congo. Il ne perd pas espoir et promet de mener un vrai combat contre tout ce qui réduit l’homme à l’état de sauvage. En 2015, il avait demandé aux autorités françaises «de faire pression sur l’entourage de Kabila pour empêcher le président du pays, au pouvoir depuis 2006, de modifier la Constitution pour se représenter en 2016. Sa nomination intervient au moment où l’Eglise catholique est en conflit ouvert avec le régime en place.
Le Pape François a nommé mardi 6 février le futur archevêque de Kinshasa. Monseigneur Fridolin Ambongo sera encore évêque coadjuteur du Cardinal Laurent Monsengwo, 79 ans, jusqu’à sont départ à la retraite.  Déjà qualifié de «soldat apostolique» par certains, réputé plutôt un dur à cuire au regard de ses prises de position radicales, Fridolin Ambongo tire ses racines à Bokungu-Ikela et Mbandaka-Bikoro, diocèse qui a produit le feu Cardinal Etsou, homme de Dieu qui a mené une bataille dure au régime Kabila de son vivant avec de prise de paroles pour défendre les droits de peuple à chaque fois qu’ils étaient menacés. Sa nomination coïncide avec le rappel du nonce apostolique, quelques jours après l’audience que le Saint Siège a accordée au ministre RD-congolais des Affaires étrangères, Léonard She Okitundu, en pleine crise entre le Pouvoir et une partie du clergé catholique local, notamment le Cardinal Laurent Monsengwo, le plus capé, sans nul doute, des évêques de la République Démocratique du Congo.
A en croire des sources de l’Eglise catholique romaine, l’évêque coadjuteur est celui qui est nommé pour aider avec droit de succession de l’évêque d’un diocèse après sa mort tandis que l’évêque auxiliaire, lui, n’a pas droit de succession.
Homme de Dieu parmi les plus opposés sur le terrain politique 
Agé aujourd’hui de 56 ans, Mgr Ambongo a été donné prêtre à l’âge de 28 ans chez les capucins, il était depuis 2004 évêque de Bokungu-Ikela, dans le nord du pays. Administrateur apostolique de Mbandaka-Bikoro depuis la mort, en mars 2016, de l’ancien archevêque, Mgr Kumuondala Mbimba.
Il préside la commission Justice et paix de l’épiscopat de République démocratique du Congo -CENCO. En charge également de la Commission épiscopale pour les ressources naturelles de l’épiscopat, il fait partie des voix qui pèsent fortement dans l’épiscopat congolais.
En 2015, il avait demandé aux autorités françaises «de faire pression sur l’entourage de Kabila pour empêcher le président du pays, au pouvoir depuis 2006, de modifier la Constitution pour se représenter en 2016». Il fait en effet partie des évêques les plus opposés sur le terrain politique, dans un pays où l’épiscopat tente de jouer un rôle de médiateur entre majorité et opposition pour débloquer la situation politique. Après ses déclarations, il avait été menacé lors de son retour au pays. C’est donc un dur qui est appelé à remplacer un autre intraitable.

Octave MUKENDI

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