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Un rapport du BPA lave Air Kasaï

L'un des appareil de la flotte d'Air Kasaï
L’un des appareil de la flotte d’Air Kasaï
On tend tout droit vers le dénouement de l’affaire Gomair-Air Kasaï. Depuis plus de deux jours, apprend-on des sources proches du ministère des Transports et voies de communication, un rapport estampillé confidentiel établi par le Bureau permanent d’enquêtes et accidents d’avions civiles -BPA- blanchit la compagnie d’aviation Air Kasaï comme il défend son partenaire dont l’appareil est cloué au sol alors que ceux d’autres compagnies qui ont fait pire continuent de voler
Y a plus de doute. Gardé top secret, un rapport du BPA dont AfricaNews a pu se procurer une copie décharge Air Kasaï dans l’affaire de l’avion de Gomair sous sa location ayant manqué un crash entre Kinshasa et Goma.
Depuis plus de deux semaines, le ministre des Transports et Voies de communication, Justin Kalumba Mwana Ngongo, avait pris la décision de clouer au sol ledit avion et suspendre les licences de concession de deux compagnies concernées. Aujourd’hui, on en sait un plus sur cette affaire. Le rapport du Bureau permanent d’enquêtes et accidents d’avions civiles -BPA- apporte des explications claires et dissipe tout malentendu.
Air Kasaï n’est en rien responsable de l’incident survenu lors d’une mission des membres du gouvernement en direction de Goma il y a trois semaines. Ainsi en a conclu l’enquête diligentée par l’organe technique en matière d’enquêtes dans le domaine des accidents de l’aviation civile en RD-Congo. Des sources assurent que ce rapport a été même déjà transmis au ministère des Transports et Voies de communications qui doit en prendre acte et de ce fait lever sa mesure suspendant la licence d’Air Kasaï. L’avion était certes pris en location par Air Kasaï, mais il n’était pas sa propriété.
Aussi, affirme un expert du BPA, l’appareil possédait un Certificat de navigation en bonne et due forme. Son état technique ne pouvait donc être remis en cause. Le contraire serait le synonyme d’un rejet total du travail qu’a abattu le Commission mise en place il y a peu par Kalumba lui-même. Aussi, fixe la même source, dans la mesure où il n’y a pas eu crash, on ne pouvait pas arriver à jusqu’à suspendre les licences de concession de ces deux compagnies aérienne.
C’est exagéré! Le ministre Kalumba qui faisait lui aussi partie de la délégation du gouvernement avait semble-t-il agi sous le coup de l’émotion. Si non, il y a deux poids deux mesures. Plusieurs fois des compagnies d’aviation locales ont connu des cas des crashs manqués et même des crashs avérés sous Kalumba, mais aucune d’entre elles n’a été sanctionnées jusqu’à ce point.
On se souviendra de la catastrophe nationale qu’avait failli créer Korongo Air Lines qui transportait à son bord une trentaine d’officiels dont les parlementaires et membres du gouvernement partis à Lubumbashi pour participer à la Conférence sur la transparence dans le secteur minier. Plus récent encore, une autre catastrophe évitée de justesse à Nd’jili toujours avec la même compagnie d’aviation dont les trains d’atterrissage ne sortaient pas alors que l’appareil avait déjà amorcé l’atterrissage. CAA a également connu des difficultés du genre.
Plusieurs fois, ses appareils ont fait des sorties de pistes causant des pertes en matériels énormes, et, récemment un crash à Goma sanctionné par des pertes en vies humaines. Mais aucune mesure sérieuse n’a été prise. On s’est contenté juste d’annoncer des enquêtes dont les conclusions n’ont jamais été publiées.
Pire, avec la suspension des licences de Gomair et Kasaï, surtout en ces temps de fêtes, la situation des voyageurs ne fait que s’empirer. Avoir une place à bord d’un avion pour se rendre à l’intérieur du pays est presqu’un miracle. Cette situation encourage ceux qui désirent avoir le monopole sur le marché d’augmenter illégalement les prix des billets d’avion.
Aujourd’hui, un billet en économique entre Kinshasa-Kindu se négocie à USD 460 contre USD 380 avant la suspension des activités de Gomair et Air Kasaï, pendant que le coût de la ligne Kinshasa-Lubumbashi est passé d’USD 250 à USD 330. Tout le monde regarde impuissant. Personne ne dit mot! Oui, tout simplement parce que ce sont des gagne-petit qui en souffrent.
Le marché de l’aviation civile étant ouvert et libéral, tous les opérateurs sont censés y bénéficier du même traitement. En attendant, l’opinion toute entière et surtout les agents et cadres de ces deux entreprises forcés d’aller en congé technique attendent impatiemment voir le sort qui sera réservé aux résultats de l’enquête actuellement sur le bureau de Justin Kalumba. Sauf si Kalumba est décidé d’ouvrir un  front social.
YA KAKESA

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