Ecofin

Projet Inga 3 : les femmes plaident pour l’implication des populations locales

Le projet de construction du barrage d’Inga 3 ne fera que renforcer l’état macabre dans lequel se trouvent les habitants d’Inga dans la province du Kongo central et les villages environnants, meurtris par les précédentes constructions ayant causé la délocalisation physique et économique des populations. C’est l’essentiel du message des femmes membres des organisations de la Société civile, des mouvements citoyens, des communautés locales de base d’Inga, dans un mémorandum adressé aux autorités compétentes. Ces femmes veulent également être prises en compte comme partie prenante à toute discussion et négociation sur ce projet. Elles exigent également la mise sur pied d’un dialogue inclusif et permanent entre les communautés locales et les autorités afin d’opter pour les alternatives énergétiques non pollueuses.

Elles sont montées au créneau pour exprimer leur ral-bol face aux promesses non tenues faites aux communautés locales lors de construction des barrages d’Inga 1 et 2.  Réunies au sein de l’Ong «Femmes solidaires»-FESO-, les femmes membres des organisations de la Société civile et celles des communautés locales d’Inga continuent à constater qu’elles ne sont pas associées ni de près ni de loin à tous les processus de négociation, signature d’accords et d’autres débats relatifs à la mise en œuvre de ce projet.  Dans leur mémorandum lue par Mme Mignone Mbombo, elles rappellent que le processus de construction de ce barrage d’Inga 3  tel que mené à ces jours, ne respecte pas les droits des femmes garanties par les lois et traités internationaux ratifiés par la RD Congo. Et ce, notamment les droits des femmes au consentement libre préalable et éclairé, à la consultation, à la consultation, à la participation des femmes à la gestion de ressources naturelles. C’est ainsi qu’elles ont rappelé à l’Etat congolais son rôle de protecteur des populations civiles et de leurs biens ; et de garant du respect des droits humains inscrits dans la Constitution du 18 février 2006 telle que révisée à ce jour. Ces femmes ont tenu à encourager par ailleurs, la mise en place d’un mécanisme de suivi des promesses et des engagements de l’Etat à la population d’Inga et villages environnant (construction des écoles, des hôpitaux, des infrastructures…).

Pour rappel, c’est depuis près quatre décennies, les populations civiles d’Inga vivent dans un climat de désarroi et de détresse dû à la mise en place du méga projet Inga. A sa genèse, ce projet avait l’approbation et le quitus des autochtones étant donné que les concepteurs de l’idée ; faisaient adhérer aux occupants appelés ayant droit sans que ces derniers ne connaissent les tenants et les aboutissants. La population d’Inga et de villages environnants à cette époque étant majoritairement analphabète et ignorante considérait cette maquette comme salutaire, réalisatrice de nombreux rêves et porteuse du développement de la collectivité. Préoccupées par la tournure ainsi que le danger qu’encourent les populations d’Inga dans la réalisation de ce Méga projet en cours de plus de huit barrages, les femmes et les communautés se sont exprimées à travers un mémorandum qu’elles adressé et remis à la présidence de la République, à l’agence de développement du projet Inga-ADPI- ainsi qu’aux cabinets de quelques ministères.

J.B

Articles similaires

Bouton retour en haut de la page