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Le staff de Gécamines monte au créneau, il réagit contre le pamphlet de l’Ir Raphaël Ngoy

Est-il interdit aux RD-Congolais dotés des compétences avérées de s’affranchir du joug des investisseurs étrangers pour remettre à flot l’un des fleurons de l’économie nationale? Qui a décrété l’asservissement ad vitam aeternam des RD-Congolais au point de leur denier toute velléité d’émancipation? L’équipe dirigeante de Gécamines pilotée par Albert Yuma ainsi que les représentants des travailleurs ne sont pas au bout de leurs peines. Au moment où ils viennent de stopper la désescalade et d’amorcer le recouvrement des équilibres fondamentaux à travers une relance qui s’en va crescendo, les dirigeants et les travailleurs de Gécamines sont bousculés par les flèches empoisonnées décrochées par les tenants du démembrement de leur entreprise tapis dans l’ombre et agissant sous couvert des publications incendiaires d’un ancien sociétaire, en la personne de l’Ir Raphaël Ngoy Mushila.

En réaction à cette analyse qui dresse une vision très pessimiste du secteur minier en général et de Gécamines en particulier, les délégués syndicaux de cette poule aux œufs d’or viennent de monter au créneau en fustigeant le caractère inopportun, voire téléguidé de cette étude dans la séquence politique particulière que connaît la RD-Congo. Cette dernière doit, chaque jour, résister aux tentatives de remise en question de sa souveraineté sur son secteur minier. Gécamines s’oppose totalement à la dialectique de l’irresponsabilité et de l’incompétence qui contribuerait à rendre les RD-Congolais incapables de gérer leur secteur minier et d’en tirer tous les fruits face à des supposés gestionnaires étrangers détenant le monopole de l’intégrité et de l’efficacité. Les représentants des travailleurs s’insurgent contre cette analyse qui conclut à la mort clinique de Gécamines en tant qu’opérateur minier et à la nécessité de la faire évoluer vers une société de participations minoritaires. Ce qui consacre la thèse des délateurs qui militent pour que la RD-Congo soit éternellement dépendante et ne gère plus elle-même ses gisements. Et pourtant sur le terrain, les réformes entreprises en interne ainsi que les efforts déployés sont plus qu’éloquents et tordent le cou aux affirmations péremptoires aux antipodes des changements notoires à Gécamines qui consacrent la politique de redressement engagée par l’actuel Conseil d’administration depuis son arrivée en novembre 2010. En voici quelques illustrations: -relance du four de la Société de terril de Lubumbashi -STL- après 27 mois d’arrêt, faisant de Gécamines un des premiers producteurs mondiaux de cobalt; -mise en production industrielle de Deziwa; -un BOT pour une production commerciale initiale de 80.000 tonnes de cuivre en janvier 2020; -montée en puissance du SX, de la salle d’électrolyse de Shituru et de l’unité de broyage de Kamatanda augmentant la capacité à plus de 3.000 tonnes mensuelles la capacité installée de Gécamines; -annonce des résultats de la certification a plus de 1,6 millions de tonnes de cuivre à Kamfundwa, avec la perspective de la création d’une usine moderne dans des conditions normales de production; -récupération d’actifs miniers de classe internationale; -arbitrages internationaux avec des partenaires de Gécamines dans Ruashi et SMCO notamment après les deux succès dans KCC et BOSS Mining; -mise en production de la grande cimenterie du Kamatanda, module chaux en avril 2020 et module ciment en novembre 2020…

Rebâtir une société minière à vocation internationale à portée de main

Gécamines s’oppose ainsi à une approche purement statique de l’analyse de l’Ir Ngoy, volontairement sensationnaliste, avec des chiffres fantaisistes et qui s’oppose frontalement à la vision portée tant par le Président Kabila que par son successeur au pouvoir le Président Tshisekedi de doter à nouveau la RD-Congo d’un champion national minier de premier rang. La campagne de sape menée par cet ancien fils-maison vise à décrédibiliser l’équipe actuelle pour justifier le renoncement définitif à toute prétention minière dans ce pays et de s’en remettre aux seuls investisseurs étrangers. Gécamines est convaincue qu’en dépit des difficultés qui jonchent la voie de la reconstruction d’un producteur minier moderne, il est possible de rebâtir une situation minière à vocation internationale avec les ressources autochtones et ce, dans l’intérêt de la Nation et des RD-Congolais.

La vague est venue de loin

L’opinion se souviendra que ce fleuron de l’économie nationale sous la 2ème République dont elle contribuait à plus de la moitié du budget, est tombé de très haut, ramené à la portion congrue des entreprises publiques sous perfusion. Saignée à blanc et précipitée dans un profond abîmé suite à des contraintes managériales, des instructions irrationnelles et intempestives de la hiérarchie, Gécamines s’est retrouvée dans un coma profond. Faut-il rappeler qu’après avoir produit jusqu’à 476.000 tonnes de cuivre en 1986, Gécamines n’a plus dépassé depuis 1993 les 30.000 tonnes/an, souvent beaucoup moins. Le déclin de  Gécamines remonte à la fin des années 1987-1988 quand l’ancien régime s’est approprié tous les revenus de l’entreprise minière stoppant ainsi tous les investissements, avec à la clé l’effondrement de la mine de Kamoto en 1991. Pendant plus de deux décennies, la société a végété. Toutes les tentatives de relance ont échoué dont celle de la Banque mondiale limitée à la liquidation de Gécamines pour sa transformation en une simple société de gestion de participations, étrangement comme le pamphlet de Raphaël Ngoy Mushila. Fort heureusement, le Chef de l’État a refusé de s’embarquer dans cette voie et a décidé de confier les commandes de Gécamines aux mains de trous économistes chevronnés à la tête du Conseil d’administration et de sa direction générale, des profils différents de ceux des ingénieurs dont les résultats en management n’étaient pas probants. Le Conseil d’administration a hérité en 2010 d’une Gécamines plombée après 20 années de troubles, de sous-investissement, de cannibalisation de l’outil de protection et de cession des meilleurs gisements, etc. Elle ne disposait plus que d’un patrimoine chétif inadapté à la reprise d’une activité minière normale. Le Conseil d’administration conscient des potentialités ainsi que de l’expertise avérée dont regorge l’entreprise, s’est appuyé sur le plan de développement stratégique dont les parties technique et financière ont été produites par les cadres en interne. A leur prise de fonction, Gécamines ne disposait que d’à peine un peu plus de 270.000 Tcu en novembre 2010 à Kamfundwa et Kamatanda. D’où la net d’une campagne de certification destinée à reconstituer le patrimoine minier de Gécamines, l’entreprise détenant encore des permis dotés d’un potentiel. Les unités industrielles étaient obsolètes, voire dangereuses. Ce qui a nécessité un vaste plan d’investissement dont la mise en œuvre exigeait un milliard USD sur cinq ans, et 600.000 USD dès la première année. Cependant, la carence de financement a constitué un frein à laquelle s’est greffée une dette globale de 1.700 milliards de dollars USD qu’il convenait d’apurer avant de pouvoir espérer emprunter sur les marchés.

Transformation inachevée des entreprises publiques

En 2007, l’État a déclenché la transformation des entreprises publiques en sociétés commerciales dans le but d’insuffler une dynamique nouvelle aux entreprises du portefeuille de l’État en vue d’améliorer leur potentiel de production et de rentabilité d’une part. Et d’autre part, de contribuer au renforcement de leur compétitivité et de l’ensemble de l’économie nationale. Le gouvernement n’est pas parvenu, faute de moyens, à mener cette réforme qui aurait dû booster ses entreprises. Aussi Gécamines, faute d’avoir assaini ses comptes, n’a pu réussir comme les autres ex-entreprises publiques sans aucune exception, à convaincre des investisseurs étrangers de financer son plan de redéploiement. Un écueil de taille, sur la dette globale, l’État n’a pas pu tenir son engagement de la reprise par le pouvoir public du passif non assurable des entreprises publiques transformées en sociétés commerciales et la compensation des dettes croisées. Ainsi, toutes les institutions bancaires ou organismes de financement approchés à cette époque n’acceptaient d’accompagner tant que cette dette représentait pour eux un obstacle rédhibitoire, s’il n’y avait pas au moins la garantie de l’État. D’où la difficulté de la mise en œuvre de ce plan sous sa forme initiale pour des raisons évidentes. Il sied de souligner que l’équipe mise en place par le Président de la République avait pour objectif de sauver la Gécamines comme opérateur minier et de ne pas la laisser mourir. Malgré tout moult contraintes, la société était obligée de ne compter que sur ses seules ressources et, par conséquent, à une échelle et un rythme différents de ceux proposés par le plan 2012-2016. Malgré l’absence totale de financement extérieur, bancaire public ou parapublic, après 8 années de certifications et de combats pour récupérer ses actifs miniers, Gécamines est aujourd’hui dépositaire de 9,1 M Tcu. Avec la volonté, le Conseil d’administration a prouvé qu’il lui était possible de reconstruire un potentiel minier.

Reconstitution d’un outil industriel minier

Gécamines a été contrainte de s’appuyer sur l’existant et d’investir des sommes importantes d’argent au vu de ses capacités contributives, mais faibles au regard des standards de l’industrie minière pour recréer un outil de protection viable permettant de maintenir une activité. Les décisions courageuses prises sur base d’audits techniques indépendants en 2015 ont abouti à la fermeture de certaines unités obsolètes et dangereuses, notamment au Kolwezi et à l’investissement sur son unique filière jugée comme potentiellement rentable, à savoir: les deux premières mines de Kamfundwa et de Kamatanda encore à la disputé de la Gécamines. Les décisions d’un management responsable et avisé ont permis de cesser de faire travailler dans des conditions dangereuses un certain nombre d’agents de la Gécamines et de rationaliser les coûts de production. La Gécamines vise loin avec la reconstruction d’un outil industriel minier moderne conforme aux normes internationales. En ligne de mire figure la construction des unités modernes qui concentreront sur un même site toutes les fonctions depuis l’extraction jusqu’à la production des cathodes en passant par la concentration. Dans l’intervalle, la Gécamines continue à produire à Shituru, sans oublier la reprise d’activité industrielle du Terril de Lubumbashi. La capitale cuprifère redevient ainsi un centre de production annuelle de cobalt comprise entre 4.000 et 5.000 tonnes, propulsant la Gécamines parmi les premiers producteurs mondiaux. La liste serait longue. Nous vous invitons à lire la réplique fulgurante de la Direction de Gécamines en cliquant ici.

Ya KAKESA

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