Culture

Serge Shaïta, un amoureux de la peinture

Les autorités gouvernementales sont sensées protéger le travail des artistes dans leurs diversités étant donné que l’art fait partie de la culture. «Le gouvernement doit être à mesure de subventionner les artistes peintres en vue de leur permettre de travailler pour l’émergence de la culture du pays», a déclaré le peintre Serge Shaïta Yambuya évoluant au Centre culturel congolais Le Zoo. Au nombre des secteurs générateurs de recettes en RD-congolais, ce gradué en Histoire de l’Institut supérieur pédagogique de Kisangani a cité la culture dans sa diversité. «Depuis 1998 que je suis dans ce domaine, j’ai constaté que l’Etat RD-congolais néglige la culture. Les peintres et les sculpteurs ne sont pas pris en compte. Quand on parle de la culture, on ne voit que la musique. C’est en fait une espèce de discrimination que nous ne cessons de dénoncer», a déploré Serge Shaïta.

Il adore le monde de la peinture depuis son jeune âge. Très amusant et dynamique, il reste jaloux de son métier d’artiste-peintre. Lui, c’est Serge Shaïta Yambuya qui aime son travail comme une mère aime son enfant. Président ad intérim de l’Association des artistes du Centre culturel congolais Le Zoo, l’homme qui considère la peinture comme son métier de prédilection a réussi à s’imposer dans différents marchés d’exposition des tableaux à travers la ville de Kinshasa. Gradué en Histoire de l’Institut supérieur pédagogique de Kisangani – ISP/Kisangani-, Serge Shaïta a trouvé mieux de trouver son pain quotidien dans le domaine de la peinture. Né le 07 décembre 1964 à Kisangani, chef-lieu de la province de la Tshopo, jadis Province Orientale, de Dieudonné Yambuya et  Naomie Balimo, d’une famille de 14 enfants dont il est l’avant dernier, Serge est actuellement veuf. Homme passionné de la culture depuis son jeune âge, il vit de la peinture depuis 21 ans. Toutes ces idées et réflexions ne convergent que vers le monde de la peinture. «Mes deux enfants, je les ai élevés avec ce que je gagne dans ce travail», a déclaré cet artiste du Centre culturel Le Zoo.

«Il a son art dans le sang…»

Serge Shaïta est un artiste tout fait. Il a son art dans le sang. «Quand j’étais tout petit, je voulais devenir artiste musicien. Mais, l’homme propose et Dieu dispose. Et je suis devenu peintre moi qui avait fait la pédagogie à l’Université. Surement parce que j’étais entouré des hommes de la peinture. Aujourd’hui, je me rends compte que je ne m’étais pas trompé des métiers parce que je me retrouve bien», a souligné ce natif de Kisangani, qui préside actuellement l’Association des artistes du Centre culturel Le Zoo. Avec une taille de 1,76 m, il reste fier de garder son statut de l’homme de la culture. Toujours bien rasé, l’homme aux allures d’un séducteur aime bien manger le fufu accompagné des chenilles. «Je n’aime pas la boisson alcoolique. Ma boisson préférée reste toujours l’eau», a-t-il indiqué. Bien qu’il bégaye, celui que les collaborateurs ont surnommé «Shaï» est très précis dans ses réponses. En français, en lingala comme en shwahili, il parle avec une volubilité qui dépasse son aspect de bégayeur. Pour ce qui est des couleurs, le président de l’Association des artistes du Centre culturel Le Zoo préfère la couleur bleue. En dépit du fait qu’il haie les sciences occultes, il a quand même confiance aux esprits. «Nous invoquons l’esprit de grand peintre pendant que nous créons un tableau avec la couleur préférée», a-t-il révélé. Dans ses explications, Serge Shaïta est dans la profession depuis 1998. Artiste de son état, Shaï aime aussi la détente. «Après le travail, je me détends aussi. Oh! Qu’est-ce que vous croyez. J’ai aussi droit à me relaxer quand même. En fait, j’aime bien le football et les documentaires. Les tableaux que j’ai vendus à un diplomate belge en 2006 et lors du Sommet de la Francophonie en 2012 restent un grand souvenir pour moi», s’est souvenu l’artiste peintre à la barbe rasée.

La nature, source d’inspiration de Shaïta

Dans l’exercice de son métier, ce peintre connait de nombreuses difficultés. Au nombre de celles-ci, il a évoqué le problème de matériels adéquats. «Nous avons de sérieux problèmes avec le marketing de notre métier. Vous savez les RD-Congolais n’achètent pas les œuvres d’art. C’est sont des étrangers d’Europe qui viennent souvent acheter nos œuvres d’art. Et quand bien même ils les achètent, ils sont dérangés au niveau de l’Aéroport international de N’Djili. Vous voyez que tous ces problèmes constituent un frein au développement de notre métier», a martelé le peintre Serge Shaïta. Dans son travail, il a pour modèle Hergé avec ses aventures de Tintin. A la question de savoir d’où tire-t-il les idées exprimées dans ses toiles, le très amusant Shaï a répondu en ces termes: «Mes inspirations, je les tire en observant la nature». Cette occasion est tombée à pic pour lancer un appel aux autorités gouvernementales de penser à valoriser la culture RD-congolaise à travers la peinture. «L’art fait partie du patrimoine public. Il est donc nécessaire que les autorités du pays puissent le protéger et nous encourager», a-t-il conclu.Marc Olivier TSHIMUNGU

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