Culture

Fally Ipupa chante pour l’agriculture

FALLY-IPUPA19 stars africaines venues de onze pays ont décidé d’unir leurs voix pour transformer l’image de l’agriculture en Afrique
Les artistes musiciens prêtent leurs voix pour soutenir plusieurs actions dans le monde. Ils l’utilisent également pour défendre certaines causes, prendre position, parler au nom de ceux qui ne peuvent pas parler, contre la guerre, la famine, le racisme, dénoncer les dérives autoritaires de certains Chefs d’Etats et tant d’autres. Actuellement, 19 stars africaines venues de onze pays ont décidé d’unir leurs voix pour transformer l’image de l’agriculture en Afrique.
Le pays de la Rumba est représenté par le RD-congolais Fally Ipupa. Chantée en plus de dix langues, «Cocoa’na Chocolate», l’intitulé de la chanson, explique les différentes étapes des productions agricoles. Lancée le 31 mars 2014, cette chanson a pour but de rendre l’agriculture attractive et tendance aux yeux de la jeunesse africaine. L’initiative est de l’ONG One, cofondée par le chanteur irlandais Bono.
 
Fally Ipupa, Tiken Jah Fakoly, Femi Kuti, Rachid Wax Dey, bref 19 artistes musiciens chantent pour l’agriculture. «Les chanteurs sont des modèles dans nos sociétés. Nous pensons qu’à travers la chanson, nous réussirons à valoriser l’agriculture trop souvent perçue comme un secteur traditionnel et peu rentable», a précisé Elisa Desbordes-Cissé, responsable des partenaires francophones chez One. Cette campagne s’adresse d’abord à la jeunesse africaine qui hésite de s’engager dans le secteur agricole à cause de sa vétusté et son manque de perspectives. Les artistes disent aux jeunes à travers la chanson que l’agriculture a aussi des aspects modernes et qu’elle est créatrice d’emplois dont les jeunes ont besoin.
«L’agriculture est tendance. Elle est aussi rentable», a affirmé le Nigérian D’banj. L’ONG One, l’initiatrice, travaille sur ce projet depuis plusieurs mois déjà. L’année 2014 étant proclamée par l’Union africaine comme année de l’agriculture et de la sécurité alimentaire, les initiateurs en ont juste profité pour mettre en place cette campagne. One n’est pas à sa première activité pour cette année.
En janvier déjà, pour attirer l’attention des décideurs, cette ONG a lancé le projet l’agriculture paie. Elisa Desbordes-Cissé rappelle: «L’agriculture paie avait pour but de pointer du doigt le sous-investissement dans le secteur agricole et exhorter les gouvernements africains à porter à 10% la part de leurs budgets consacrée à l’agriculture. C’était d’ailleurs l’engagement qui avait été pris par les Etats africains au Sommet de l’Union africaine de Maputo en 2003».
Et de regretter: «seulement 8 sur 53 Etats ont respecté cet engagement». Dans un rapport d’une soixantaine de pages, One met en exergue le potentiel de ce secteur. Sipho Mayo, directrice du bureau Afrique d’One, a indiqué, dans ce rapport, que la croissance agricole en Afrique subsaharienne contribue onze fois plus à la réduction de la pauvreté que celle des autres secteurs comme les secteurs publics et le secteur minier. En citant les experts de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture -FAO-, Sipho Mayo a la certitude que l’agriculture paie.
Les initiateurs sont convaincus que l’agriculture a payé, paie et payera. Mais pour y arriver, il est important que les Etats africains investissent davantage dans ce secteur. En lançant cette campagne, One compte sur les jeunes africains pour faire pression sur les dirigeants afin qu’ils honorent leurs engagements dans ce secteur. Raison pour laquelle cette campagne a été lancée à travers un support que les jeunes appréhendent le mieux: la musique.

Barick BUEMA

Articles similaires

Bouton retour en haut de la page