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SCTP: comment Mukoko Samba a été blanchi mais écarté

Après plusieurs mois d’enquête, le gouvernement et le Conseil d’administration de la Société congolaise des transports et des ports -SCTP- ne sont pas parvenus à mettre la main sur une preuve concrète susceptible d’accabler Daniel Mukoko Samba, Directeur général de cette entreprise suspendu en mars dernier pour des accusations de mégestion.
AfricaNews a eu accès au rapport de l’Assemblée générale du Conseil d’administration de la SCPT blanchissant Mukoko Samba. Dans ce document, l’Assemblée générale a révélé «qu’aucun rapport d’audit n’a retenu à charge du Directeur général Daniel Mukoko et du Directeur général adjoint Destin Pelete, suspendus, le vol des fonds obtenus auprès d’Afriland First Bank». Elle a aussi précisé que les deux rapports d’audit soulignent qu’Afriland First Bank n’avait pas la capacité financière de mettre à la disposition de la SCTP le montant de l’emprunt, ce qui a gravement compromis la réalisation du Plan d’urgence de sortie de la crise.

«En outre, la banque a procédé au prélèvement anticipé d’un crédit en cours sans l’accord de la SCTP suite à la consolidation des crédits», a ajouté le rapport de l’Assemblée générale.
Plutôt que de demander le rétablissement logique du Directeur général et de son adjoint dans leurs fonctions, l’Assemblée générale s’est illustrée par une grave contradiction. Elle leur a retiré leurs mandats des mandats des mandataires publics. Selon le Conseil d’administration, l’article 8 in fine du Décret n°013/055 du 13 décembre 2013 porte que si le mandataire public suspendu n’est pas réhabilité dans un délai de trois mois, l’Assemblée générale est convoquée pour procéder au retrait du mandat du mandataire public concerné et pourvoir à son remplacement conformément aux status et à la Loi. «C’est une décision injuste. Les accusations pour lesquelles Daniel Mukoko et Destin Pelete ont été suspendus n’ont pas pu être prouvées», s’est indigné un membre du Cabinet du ministre du Portefeuille non sans demander au Directeur de cabinet du Président de la République, Vital Kamerhe, de se rappeler de ses promesses à propos de la présomption d’innocence des mandataires publics et autres commis de l’État suspendus près de deux mois après l’avènement de Félix Tshisekedi. Surprise, tristesse et indignation sont les trois mots qui doivent venir à l’esprit quand on pense que la résolution de l’Assemblée générale de la SCTP retirant les mandats de Directeur général à Mukoko Samba et de Directeur général adjoint à Destin Pelete punit des innocents et s’avère contraire à l’État de droit que promeut l’actuel pouvoir et auquel croit fermement Mukoko Samba. Au demeurant, l’ancien vice-premier ministre en charge du Budget sort ragaillardi de cette épreuve.
Quelques heures après l’annonce de sa suspension, Mukoko a courageusement affirmé, dans un tweet, avoir rempli fidèlement sa mission de redressement de la Société d’État. «Depuis le 24/07/2017, j’ai accompli avec courage mes fonctions de DG de la SCTP dans des conditions difficiles. Je suis disposé à répondre de ma gestion et je crois en la justice de mon pays… Je suis confiant que l’audit externe de ma gestion actuellement en cours établira clairement les responsabilités», a-t-il tweeté. Le temps et les faits ont donné raison à cet économiste de renom puni injustement.

AKM

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