ActualitésDossier à la UneNation

Préserver la paix durant la période post-électorale, le rôle délicat de la CIME

Réconciliation  nationale, cohésion nationale, préservation de la paix sociale,… Au lendemain de l’investiture de Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo comme cinquième Président de la RD-Congo, après une passation pacifique du pouvoir de portée historique, ces notions se font entendre de partout. Elles se présentent, et pas à tort, comme des préoccupations légitimes d’un peuple lassé d’être à la traine du monde. Elles sont également une nécessité pour la consolidation de cette démocratie naissante.

A ce jour, si la RD-Congo n’a ni explosé, ni implosé, le spectre d’un conflit aux contours tribal y plane encore timidement. Les dernières sorties médiatiques -largement critiquées au pays et à l’étranger- d’un des candidats à la présidentielle ont laissé entendre l’avènement d’une crise sécuritaire en RD-Congo. Surenchère? Machination? Intimidation? A ce stade, difficile à dire. 

Cependant, pour chacun des RD-Congolais, l’heure n’est pas à dormir sur ses lauriers. Si un grand pas a été franchi avec la première alternance démocratique au sommet de l’Etat, d’aucuns savent que la consolidation des acquis démocratiques reste un pan important dans cette marche vers l’émergence de la RD-Congo. Chez les chefs des Confessions religieuses, on semble prendre ces questions de réconciliation nationale, de cohésion nationale et donc de paix, au sérieux. «Pour nous, le mot paix n’est pas un simple slogan», rappelle Elebe Kapalay Delphin, président de la Commission d’intégrité et médiation électorales -CIME.

Au sortir d’une réunion ténue ce mercredi 6 janvier avec une importante délégation de la Conférence des églises de toute l’Afrique -CETA- venue du pays de Uhuru Kenyata, Elebe Kapalay a annoncé l’organisation, à Kinshasa et dans les provinces, d’un grand culte interconfessionnel d’action de grâce. «Dieu nous a aidés et nous devons absolument le remercier. Il faut que nous élevions notre pays définitivement vers le Seigneur», a recommandé Elebe Kapalay.  Les religieux membres de la CIME ne sont pourtant pas dupes. A en juger les propos d’Elebe Kapalay, on comprend qu’ils savent que les bonnes intentions ne suffisent pas. Ainsi comptent-ils travailler en amont dans des activités de réconciliation des RD-Congolais. C’est-à-dire ceux qui ont remporté les élections et ceux qui les ont perdu. Ce qui, du reste est le propre de la démocratie qu’il y ait des perdants. Ce quand bien même le contexte RD-congolais actuel exige quelque peu que les gagnants et les perdants travaillent tous main dans la main, car les défis à relever sont énormes.

«Que le Président Félix Antoine Tshisekedi collabore avec tout le monde…»

Bishop Arnold Temple, président de la CETA, a d’ailleurs insisté sur cet aspect, invitant le nouveau Président de la République Félix Antoine Tshisekedi à collaborer avec tout le monde. Ce qui ne prend pas à contrepieds les intentions de ce dernier. Le soir de son élection, nous souvient-il, Tshisekedi a martelé que cette victoire était celle de tous les RD-Congolais et qu’il comptait ses compatriotes. Et ces premières actions vont dans le sens de confirmer cela. Il reste cependant que la démarche qu’entend mettre en branle la CIME avec l’appui de la CETA aura besoin non seulement de l’accompagnement des autorités du pays, mais également et surtout de l’implication sincère de tout le monde. Car aucune réconciliation réussie ne saurait se concrétiser sans cela.  L’on notera également que le combat pour la paix avant, pendant et après les élections est le cheval de bataille du tandem CIME-CETA depuis la veille de la tenue des élections. D’octobre à novembre 2018, la CIME avait organisé des rencontres avec les acteurs politiques et sociaux de la RD-Congo afin qu’il y ait des élections apaisées. Cela avait abouti à un Forum sur la paix et la réconciliation à laquelle avait pris part différents regroupements politiques compétiteurs à différents niveaux des scrutins. On peut déduire que cela à contribuer à la préservation de la paix constatée presque dans toute l’étendue du pays après la publication des résultats.

Hugo Robert MABIALA

Articles similaires

Bouton retour en haut de la page