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Phénomène Ujana: ACAJ saisit Kimbuta

«Ujana», ce mot de swahili signifie jeune. Le terme est entré dans le langage courant des Kinois avec l’ouverture du centre sportif Ujana aux côtés du stade Tata Raphaël à Kinshasa Kalamu. Ce centre est situé principalement le long du Boulevard Lumumba. Sa particularité consiste en le recrutement, l’encadrement et la formation des jeunes joueurs dont l’âge requis débute à partir de 15 ans. Question de constituer une pépinière pour les clubs RD-congolais et assurer ainsi la pérennisation du football dans le pays.
Curieusement, la dépravation des mœurs qui ronge la ville capitale en a contourné le sens au profit des jeunes filles qui s’adonnent sans vergogne à la prostitution en public. A Kinshasa, actuellement, Ujana signifie adolescente prostituée.
D’ailleurs, un internaute qualifie ce phénomène Ujana de pathogène, expliquant qu’il existe plusieurs espèces dont la plus pathogène est «Ujana Domesticus» et «cette espèce dont l’âge varie entre 15 et 25 ans supporte les conditions de Kinshasa», résistant ainsi à pudeur.
Dans une ville où les bars occupent les longs de presque toutes les grandes altères, diffusant des danses obscènes et où les liqueurs fortes sont consommées à gorge ouverte, la dépravation s’est invitée. L’inquiétude gagne tout le monde. L’Etat, les parents, les adultes voire même les jeunes sont choqués et le phénomène Ujana est au top et n’a pas laissé indifférente l’Association congolaise pour l’accès à la justice -ACAJ.
Dans une correspondance adressée au gouverneur de la ville de Kinshasa, ACAJ évoque l’urgence qui s’impose pour la protection des jeunes filles.  «ACAJ est très préoccupée par le phénomène Ujana qui prend de plus en plus l’ampleur dans la ville de Kinshasa. Ce phénomène est véhiculé par un groupe des filles dont l’âge varie entre 16 et 18 ans. Il consiste à porter des habits légers, sexy et faisant transparaitre la poitrine et la partie inférieure du ventre. Leurs messages d’incitation à la débauche et l’escroquerie sont diffusés par certains médias dont ceux en ligne. C’est une forme de prostitution publique qui porte atteinte aux bonnes mœurs», a constaté Me Joséphine Mbela, chargée de plaidoyer à l’ACAJ. Elle propose à l’autorité urbaine de prendre des mesures qui s’imposent pour éradiquer ce phénomène qui détruit les jeunes filles.
«L’ACAJ vous recommande vivement de convoquer une réunion avec les acteurs principaux du secteur de protection de la jeune fille et la police afin d’étudier une réponse holistique rapide pour contrer ce phénomène avant qu’il ne prenne une grande ampleur sociale. Nous restons disponible pour y contribuer si nécessaire», écrit Me Mbela.
Cette missive constitue une interpellation à l’endroit des autorités urbaines, censées veiller à la protection des personnes et de leurs biens et plus particulièrement à la protection de la jeunesse.
Le phénomène Ujana succède malheureusement à d’autres phénomènes honteux qui ont menacé la pudeur et les bonnes mœurs à Kinshasa comme «Kamoke sukali, Petite ya quartier, Sans calbar, Bana baboya toli -BBT-, Mushina, Fioti fioti, Ba nion-nion». L’éradication de ces phénomènes appelle l’implication de tous.
Octave MUKENDI

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