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RDC: Mabunda privilégie le social aux querelles politiques

Au-delà de l’évocation, par elle, des principes constitutionnels après la sortie du Chef de l’Etat à Londres, la présidente de l’Assemblée nationale entreprend de diffuser des idées courageuses, d’exprimer des choses fortes, sensibles et d’évoquer les vrais problèmes des RD-Congolais. Sur le besoin primordial, de répondre de manière urgente et efficace aux douleurs sociales…

Dissolution. Voici la nouvelle recette qui semble emballer les RD-Congolais ces derniers jours. Sortie de la bouche du Président de la République Félix-Antoine Tshisekedi lors de son entretien avec les compatriotes de la Diaspora de Londres, l’idée d’une éventuelle dissolution de l’Assemblée nationale se chante dans toutes les lèvres. Répondant fermement à une question de la presse qui voulait connaître sa réaction à ce sujet, la présidente de l’Assemblée nationale n’avait cité que les articles de la Constitution qui règlementent cette matière. Dans sa réponse, Jeanine Mabunda a tenu à rappeler les principes constitutionnels avant, surtout, de marteler sur les vraies attentes des RD-Congolais. «Le plus important, c’est le social ou des réponses que la population attend de ses élus en lieu et place des débats des intellectuels», a souligné la présidente de l’Assemblée nationale. Dans sa démarche, elle s’est refusée de prendre position à l’éventualité de la dissolution de la Chambre basse évoquée par le Chef de l’Etat. Elle s’est plus penchée sur les articles 148 et 165 de la Constitution en vue d’éclairer la lanterne des uns et des autres. Mabunda a estimé que le plus important aujourd’hui ne porte pas sur des débats, indécents, sur la dissolution ou la révocation mais plutôt sur des remèdes à apporter aux urgences sociales, à l’insécurité à l’Est du pays, à la stabilité du taux de change, etc. «Les RD-Congolais ne nous ont pas choisis pour des débats sur la dissolution ou pour la révocation. Les RD-Congolais nous ont choisis d’abord pour mettre de l’ordre, de l’unité, de la cohésion mais surtout pour apporter des réponses à leur quotidien qui reste difficile», a précisé l’élue de Bumba. Et de renchérir: «le RD-Congolais vit avec moins de 400 dollars par tête d’habitant par an. Je crois que notre ambition, celle du Président de la République, la mienne et du Premier ministre, est celle de combattre cette mauvaise réputation de pauvreté des RD-Congolais. Et donc ça demande un haut sens de responsabilité, d’humilité pour répondre à ce que j’appelle être des urgences sociales». Dans le contexte actuel, Mabunda estime que le débat politique reste mineur par rapport aux douleurs sociales. Dans ce cas précis, elle a évoqué l’exemple des sinistrés de Lemba qui ont tout perdu lors des pluies diluviennes d’il y a un mois et demi. «Ces populations attendent des solutions à leurs proches décédés lors de ces catastrophes qu’ils doivent enterrer, au maque de maisons emportées par les érosions. Ces situations doivent nous interpeller tous plutôt que de verser sur les débats que je considère accessoires», a-t-elle souligné. En réalité, le numéro 2 de la République a donne de la voix aux préoccupations majeures des populations qui ont placé toute leur confiance en leurs élus au nombre desquels figurent le Président de la République, les députés nationaux et provinciaux ainsi que les sénateurs. La crème politique veut se détourner de l’essentiel. En groupuscules, les acteurs politiques, toutes tendances confondues, semblent être emportés, mieux emballés dans la teneur de mot dissolution. En lieu et place de trouver des idées devant concourir à combattre l’insécurité qui bat son plein à Beni, la balkanisation qui menace le pays.

Dans sa démarche, la speakerine est restée respectueuse des textes

Sans nul doute, si le débat suscité par l’hypothèse de dissolution de l’Assemblée nationale par le Président de la République devant les compatriotes de la Diaspora de Londres a charrié des postures contradictoires, explosives, des paroles pas toutes porteuses d’avenir, il a plus encore prouvé que du choc des idées jaillit la lumière. Il a permis au numéro 2 de la République de se révéler davantage au public, de montrer la voie, d’exprimer des choses fortes, sensibles et intelligentes. Sur le besoin, primordial, de répondre de manière urgente et efficace aux douleurs sociales. Sur le désir d’un système politique où les dirigeants écoutent la voix des couches démunies. L’attitude de Mabunda doit interpeller. Interpeller sur la question majeure. Celle de savoir ce que vaut une crise susceptible de plonger le pays dans le chaos, dans un contexte de suspicion de la balkanisation, face aux problèmes des populations, ces hommes et femmes dont on irait solliciter les suffrages lors de prochaines joutes électorales. Voilà la priorité des priorités pour quiconque se veut leader. Dans sa démarche, la présidente de la Chambre basse du Parlement est restée respectueuse des textes et des institutions. Son seul souci demeure les remèdes à apporter aux douleurs sociales de la population. «Le débat sur la dissolution, la révocation, la Constitution n’intéresse pas le peuple. L’essentiel pour nous est trouver des réponses aux quotidiens de notre population», n’a cessé de rappeler Jeanine Mabunda qui se refuser de prendre position aux propos du Chef de l’Etat sur l’hypothèse de la dissolution de l’Assemblée nationale.

DK

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