ActualitésDossier à la UneNation

Lokondo vs Mabunda, le duel des fauves

La course au perchoir de la Chambre basse du parlement RD-congolais s’annonce rude et décisive. L’affiche au sommet va mettre aux prises Henry-Thomas Lokondo et Jeanine Mabunda. Un rude duel des fauves, estime-t-on.

La PPRD Jeanine Mabunda compose avec l’UDPS Jean-Marc Kabund le ticket de la coalition FCC-CACH, majoritaire au parlement, pour diriger l’Assemblée nationale. Elle bénéficie ainsi d’un soutien de taille et ses prestations dans différents services publics plaident en sa faveur. Au Fond de promotion de l’industrie -FPI-, à la Banque centrale du Congo -BCC- et au ministère du Portefeuille, Mabunda a laissé des empreintes très positives grâce à sa vision managériale. Détentrice de deux diplômes académiques en Droit et en Sciences commerciales, Jeanine Mabunda a, lors de dernières années du règne de Joseph Kabila, pris le devant dans la lutte contre les violences faites à la femme en sa qualité de conseillère spéciale du Chef de l’Etat en la matière. Elle a amassé une belle expérience et a fait preuve de compétences notoires pour espérer s’adjuger le statut de deuxième speakerine dans l’histoire de l’Assemblée nationale après Philomène Omatuku.

Avant d’enfiler ce costume, Mabunda va devoir croiser le fer avec un coriace parlementaire, un vieux routier de la scène politique RD-congolaise, Henry-Thomas Lokondo, présenté en indépendant et réputé d’être indépendant d’esprit au point de refuser «la logique de mot d’ordre» qui semble caractériser le PALU et alliés, regroupement politique dont il est le vice-président.

Fort d’une longue expérience parlementaire, entamée depuis les années Zaïre, Lokondo a laissé des traces indélébiles dans son parcours politique qui font transparaitre une personnalité intelligente, équilibrée et réaliste dans ses interventions avec une probité morale quasi-irréprochable.

L’élu de Mbandaka a été à l’origine de la loi ayant conduit à la création du Conseil économique et social. Il a aussi proposé une autre loi portant création d’une agence nationale de lutte contre la corruption. Celle-ci a malheureusement rencontré une farouche opposition de ses paires de l’ancienne Majorité présidentielle qui ont pesé de tout leur poids pour qu’elle ne soit pas adoptée. Ces différentes qualités et œuvres ont valu à Lokondo des lauriers de meilleur parlementaire à maintes reprises.

Dans les travées du Palais du peuple et dans les états-majors de certains regroupements politiques, il se raconte avec force que Henry-Thomas Lokondo a le profil pour prendre les rênes de la Chambre basse et peut créer surprise et sensation face à une coalition FCC-CACH qui semble se fragiliser chaque jour qui passe avec la récente escalade verbale publique.

Soudain, l’exemple de Kengo refait surface. En 2007, il y a 12 ans, l’octogénaire Léon Kengo wa Dondo, trois fois Premier ministre sous Mobutu, s’est emparé du fauteuil de la présidence du Sénat alors que la majorité à la Chambre haute était acquise à l’ancienne Alliance pour la majorité présidentielle -AMP. Ne dit-on pas que l’histoire se répète?  De plus en plus, il se raconte également que la principale coalition de l’Opposition, Lamuka, va porter la candidature d’Henry-Thomas Lokondo pour accroître ses chances de battre Jeanine Mabunda lors de ce duel des fauves dont la date sera fixée prochainement. Des surprises de taille et fortes sensations en perspective.

Laurent OMBA

Articles similaires

Bouton retour en haut de la page