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OGEFREM: le DG Sayiba résiste aux ordres du Président

Un arrêt de travail a été constaté mardi 20 août à l’Office de gestion du fret multimodal -OGEFREM-, a rapporté le même jour la radio Top Congo Fm, précisant que tous les bureaux sont restés fermés. Cette information a été reprise par toutes les chaînes de télévision dans leurs éditions du journal télévisé.

A la base de cette manifestation inattendue, des employés affiliés à un groupe de syndicats qui ont voulu exprimer leur indignation contre la réintégration de 9 agents licenciés, selon eux, à cause du détournement d’au moins un million de dollars américains.

«Au moment où nous parlons, les personnes révoquées ont saisi les juridictions compétentes pour que la justice dise le droit. A notre grande surprise aujourd’hui, nous apprenons qu’il y a une correspondance de la Présidence de la République qui demande au Directeur général de réhabiliter les personnes révoquées de suite d’un certain nombre de détournements», a expliqué à la radio Jean Eustache Lomboto, cadre dans cette entreprise.

«Voilà pourquoi nous avons décidé aujourd’hui d’arrêter momentanément le travail pour que nous puissions, non seulement nous opposer à la décision de la Présidence de la République, mais pour que nous puissions faire voir à l’Autorité qu’elle a été induite en erreur. On ne peut quand-même pas donner une prime au détournement» a-t-il poursuivi.

Alors que tous les accès étaient scellés, d’autres travailleurs plutôt solidaires aux agents réhabilités ont approché AfricaNews pour accuser les manifestants de les avoir empêchés de se retrouver à leurs postes de travail respectifs et donc contraints à observer leur mouvement, en violation des textes en matière de grève.

Ils ont notamment parlé de la Note circulaire n°12/CAB.MIN/ETPS/05/09 du 14 août 2009 relative aux instructions procédurales pour l’usage du droit de grève en République Démocratique du Congo.

Selon eux, cette cessation de travail aurait les allures d’un mouvement pour des revendications politiques à l’initiative de la Direction générale de l’OGEFREM, appuyée par l’Intersyndicale.

Les travailleurs réfractaires à la manifestation du 20 août sont d’avis que «cette grève illégale, jamais précédée d’un préavis réglementaire connu et dénoncé par les deux syndicats majoritaires opérant à l’OGEFREM, l’UNTC et l’UPS, l’a été pour couvrir le refus de la Direction générale d’obéir à l’autorité suprême du pays».

Ils ont notamment évoqué le comportement du DG Patient Sayiba qui frise l’entêtement à exécuter les instructions du Président de la République exigeant la réhabilitation des agents et cadres de l’Office, réhabilités sur décision du Conseil d’administration, contenues dans le courrier de son directeur de cabinet daté du 14 août 2019 et répercutées trois jours après par le vice-Premier ministre en charge des Transports a.i, Azarias Ruberwa.

Dans ce courrier, adressé au VPM a.i aux Transports, le Dircab du Chef de l’Etat, Vital Kamerhe, s’appuyant sur les articles 12, 19 et 32 de la loi n°08/009 du 7 juillet 2008 portant dispositions générales applicables aux établissements publics, «exige l’exécution, par la Direction générale de l’OGEFREM, de la décision de réhabilitation des agents et cadres dûment prise par le Conseil d’administration».

Ainsi saisi, Azarias Ruberwa, via son épistolaire du 17 août 2019, a, quant à lui, instruit le président du Conseil d’administration de faire observer les ordres de l’autorité suprême. «Ces décisions du Conseil d’administration et de la tutelle étant restées ignorées par la Direction générale pour des raisons inavouées et au mépris des droits de vos agents, il est temps d’y faire droit», a écrit le VPM a.i, chargeant le président du Conseil d’administration de «répercuter les instructions précitées à la Direction générale de pourvoir à la notification des agents et cadres concernés de leur reprise effective du travail».

La missive de Ruberwa rapporte que la décision de réhabilitation de ces agents et cadres a été prise depuis le 18 février 2018 au cours d’une réunion du Conseil d’administration axée sur «l’examen de leurs recours gracieux et hiérarchiques au cas par cas».

Laurent OMBA

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