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RDC : Deziwa, symbole de résistance de Gécamines et de reprise de son destin minier

L’entrée en production de Deziwa est pour la Gécamines un symbole de résistance et de réappropriation de son destin minier. D’après le président du Conseil d’administration du géant minier congolais, c’est l’antithèse, le remède, au modèle des joint-ventures qui ont été formalisées au cours des années 2000.

« Deziwa est la preuve qu’avec volonté, acharnement et créativité, il est possible de dépasser nos difficultés, celles qui nous empêchent d’aller aussi vite que nous le voudrions. », a déclaré Albert Yuma dans son mot de circonstance lu par un représentant lors de la cérémonie d’inauguration de l’usine de Somidez ce mercredi 15 janvier 2020 à Kolwezi.

Expliquant le sens de la résistance, il a rappelé l’histoire de la récupération du titre minier fut concédé, en son temps, à un partenaire dans la perspective de construire un projet industriel commun.

Cependant, ce dernier a trouvé beaucoup plus avantageux, judicieux et probablement rémunérateur, d’essayer de le revendre avant même d’avoir commencé le moindre développement opérationnel.

Durée du partenariat déterminée

Contrairement à d’autres partenariats industriels de Gécamines, celui établi avec CNMC a une durée de vie fixée à neuf années, éventuellement prolongées de deux années si les conditions du marché auront été si négatives que les partenaires n’auraient pas pu rembourser leur apport.

« Mais dans tous les cas de figure, et au maximum après 11 années, même s’il reste des dettes, l’usine sera l’entière et unique propriété de Gécamines qui disposera alors d’une unité industrielle de grande capacité, sans aucun doute la première et la plus grande depuis les années 50 du siècle dernier », a indiqué Albert Yuma.

En fonction des réserves connues à ce jour, et de la production annuelle envisagée, il restera à ce moment-là à Gécamines au minimum entre 7 et 9 années de production en propre. Car, la mine de Deziwa n’a pas été certifiée en totalité et CNMC commencera prochainement, au titre de ses obligations contractuelles, à certifier le reste de la mine.

A lui d’insister : « je ne serai très probablement plus aux commandes de l’entreprise le 15 janvier 2029, mais ce dont je suis certain, c’est que les ingénieurs de la Gécamines qui auront alors la chance et la fierté de se voir transmettre cet outil industriel sentiront alors la responsabilité qui pèsera sur eux. Gécamines sera définitivement redevenue un producteur de classe mondiale. »

Droits de Gécamines et ses partenaires alignés

Dans SOMIDEZ, CNMC détient 51% des actions et Gécamines 49%. Un alignement d’intérêts qui n’a jamais été le cas auparavant où l’Etat était plutôt cantonné entre 20 et 30%. Des mécanismes de gouvernance novateurs ont été mis en place pour ce faire :

– Les premiers sont liés aux décisions majeures et au suivi et contrôle du projet. Vous devez savoir que toute décision importante – et elles sont nombreuses – sera désormais prise par les deux partenaires à égalité et pas seulement en fonction des droits de vote représentés par les parts sociales ;

– Les seconds sont liés aux processus de contrôle et sur les processus de préparation des budgets. Il n’y aura plus d’un côté ceux qui font et de l’autre ceux qui avalisent. Il y aura co-construction et ça aussi c’est un changement majeur ;

– Dernière innovation, il a été convenu que la répartition des contrats de sous-traitance serait désormais faite au prorata de la participation de chacun au capital de la société.

Des congolais à tous les niveaux de l’usine

En perspective de l’après gestion commune de l’usine de Deziwa, Gécamines, en sa qualité de future et unique propriétaire, a anticipé pour positionner ses agents et cadres à tous les niveaux leur doter des capacités d’en assurer immédiatement une bonne prise en mains.

« Une entreprise minière, ce sont évidemment des mines, on l’a vu. Une entreprise minière, ce sont aussi des installations industrielles, nous avons réussi à résoudre le problème malgré notre incapacité à nous financer. Mais une entreprise minière c’est enfin, et peut-être surtout, une organisation, des hommes et des processus qui soutiennent l’activité », a déclaré Albert Yuma.

Au demeurant, soutient – il, le projet Deziwa incarne par ses innovations, la volonté de Gécamines, et au-delà celle de l’Etat actionnaire, de se donner les moyens de peser à nouveau dans la production du pays et au-delà et de rétablir des relations équilibrées avec ses partenaires.

Avec Zoom Eco

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