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Candidat commun: un à Genève et un autre à Kin

Le train des élections est irréversible. Toutes les batteries sont mises en branle pour la tenue effective des élections le 23 décembre prochain. Dans cette optique, 7 grosses pointures de l’Opposition RD-congolaise, à savoir Jean-Pierre Bemba Gombo du Mouvement de libération du Congo -MLC-, Félix Tshisekedi Tshilombo de l’Union pour la démocratie et le progrès social -UDPS-, Vital Kamerhe Lwakanyingini de l’Union pour la nation congolaise -UNC-, Moise Katumbi Chapwe d’Ensemble pour le changement, Martin Fayulu Madidi de la Dynamique, Adolphe Muzito Mfumu Nsi du Nouvel élan ainsi que Freddy Matungulu Mbuyamu Ilankir du Congo na biso se sont fixés rendez-vous à Genève, en Suisse, pour dévoiler le candidat commun qui portera tous leurs espoirs dans la campagne électorale imminente.
Dialogue des sourds ou stratégie?
Selon plusieurs sources fiables, le huis clos initialement prévu le 6 novembre a été reporté d’une journée, à cause du changement du lieu de la rencontre, de Conakry en Guinée vers Genève en Suisse et du retard dans l’obtention des visas. Cette réunion décisive se tient au moment où, dans les réseaux sociaux, les violons ne semblent pas s’accorder entre les sociétaires de l’Opposition au sujet du critérium pouvant conduire à la désignation de cette perle rare. Débarqués de la course à la présidentielle, Jean-Pierre Bemba, Moïse Katumbi et Adolphe Muzito ainsi que leurs lieutenants ont communiqué leur position quant au profil du joker de l’Opposition.
De primo abord, l’on se croirait devant un dialogue des sourds où chacun joue sa partition sans tenir compte des effets collatéraux qui risquent de blesser certaines susceptibilités. A suivre les bévues de certains communicateurs et les discours enflammés à peine voilés entendus dans certains états-majors des principaux partis qui visent l’alternance au pouvoir, des convergences parallèles ont éclaté au grand jour au point d’hypothéquer sérieusement les chances de réussite de l’Opposition dans cette phase cruciale où un minimum d’harmonie est vivement recommandé.
Certains observateurs avisés estiment que cela est de bonne guerre dans la mesure où chaque leader tente de faire monter les enchères en vue de se présenter en position de force à la table des délibérations et engranger des dividendes conséquents.
 
Des signaux hautement positifs perceptibles
Dans ce climat d’incertitude de la recherche des équilibres fondamentaux devant sous-tendre l’action de l’Opposition, des rencontres préliminaires ont été organisées sur le continent africain, en Europe et aux Etats-Unis d’Amérique. Tout ne semble pas encore baigner dans l’huile. Quelques signaux inquiétants sont tout de même perceptibles malgré la permanence du dialogue au niveau des fers de lance de l’Opposition.
Ceux qui aspirent à renverser les vapeurs dans la conduite des affaires de l’Etat, semblent émettre sur la même longueur d’ondes quand ils affichent leur détermination à prendre part aux élections combinées du 23 décembre 2018. Jusque-là, ils ont soigneusement évité d’évoquer un quelconque boycott des élections, court-circuitant au passage certaines stratégies peaufinées dans l’ombre en vue de justifier certains couacs pouvant déboucher sur un report éventuel de la date de la tenue des scrutins tant attendus. Suivez mon regard.
Au cours de leurs derniers entretiens tenus en Afrique du Sud, les Opposants ont parlé un même langage quant à l’utilisation illégale de la machine à voter au cours des prochaines élections, la nécessité du nettoyage du fichier électoral corrompu sans oublier la mise en œuvre des mesures de décrispation politique. Selon les principaux dirigeants de cette méga plateforme, les dissonances entendues sur le conditionnement de leur participation au rendez-vous du 23 décembre 2018 avec ou sans l’utilisation de la machine à voter, sont à placer dans la chemise des oubliettes.
 
La fumée blanche à travers deux cheminées
Depuis lors, des missions de bons offices ont été organisées urbi et orbi en vue de baliser la voie vers l’essentiel et garantir ainsi une communion d’idées et de stratégies devant faciliter la désignation du candidat commun. Problème: deux groupes se réunissent séparément.
Une rencontre a lieu dans la capitale helvétique. Dans les milieux proches de Bemba, Katumbi, Muzito, Tshisekedi, Kamerhe, Fayulu, Matungulu et d’autres poids lourds associés à cette messe, le choix de la Suisse n’est pas le fait de hasard car tous veulent travailler dans une atmosphère de sérénité, de concentration et de quiétude, loin des vociférations et autres tintamarres des combattants habitués à perturber ce genre de rencontres au sommet.
Ces leaders sont donc appelés à faire fi de leurs egos en vue de privilégier l’intérêt de tous ceux qui ont placé leur confiance en eux. Certes, ce ne sera pas un exercice facile, la politique étant beaucoup plus fonction d’intérêts. Mais si la voix de la raison guide les uns et les autres, l’on croit savoir que la fumée blanche pourrait sortir de Genève à quelques deux semaines de l’ouverture de la campagne électorale.
Mais, pendant ce temps, un autre groupe issu de l’Opposition se réunit à Kinshasa autour de Noël Tshiani, Marie-Josée Ifoku, Daniel Shekomba… et Théodore Ngoy avec l’ambition de se choisir un candidat commun autre que celui de la légion de Genève. Autre groupe, autre cheminée et autre fumée blanche!
Octave MUKENDI

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